Au moins quatre morts, des dizaines de blessés et une ville saccagée : c'est le dernier bilan des violences qui secouent la capitale haïtienne depuis deux jours et l'annonce d'une hausse des prix des carburants.
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© Andres Martinez Casares Source: Reuters
Barricades, commerces pillés, voitures incendiées, affrontements et scènes de chaos. Port-au-Prince, la capitale haïtienne, a été le théâtre de violences importantes ces derniers jours suite à l'annonce d'une hausse des prix des carburants, suspendue depuis. Il y aurait au moins quatre morts, selon un décompte provisoire de l'AFP.


La situation s'est embrasée dans cette île très pauvre de la Caraïbe immédiatement après l'annonce ce 6 juillet d'une augmentation des prix de l'essence de 38%, du diesel de 47% et du kérosène de 51%, initialement prévue à partir du 7 juillet à minuit.


Les autorités du pays avaient pris cette décision conformément au nouveau cadre de référence entre le Fonds monétaire international et Haïti. Dans un reportage diffusé par TV5 Monde, on peut voir des manifestants fustiger le pouvoir en place, l'accusant d'être du côté des « impérialistes ». Face aux violences, le Premier ministre Jack Guy Lafontant a annoncé dès le 7 juillet la suspension de la mesure « jusqu'à nouvel ordre ».

L'ambassade de France ferme ses portes

Selon l'AFP, divers carrefours et routes de Port-au-Prince seraient désormais sous le contrôle de groupes de jeunes hommes qui rançonnent les personnes qui voudraient circuler. Des radios locales ont également rapporté la présence de groupes d'individus armés habillés en civil. Certains protestataires exigent le départ du président Jovenel Moïse, ont rapporté des journalistes de l'AFP. Pour tenter de rétablir l'ordre, des policiers ont tiré en l'air et fait usage de grenades lacrymogènes.

Alors que tous les vols à destination et en provenance d'Haïti ont été annulés le 7 juillet, le trafic aérien a doucement repris le lendemain à l'aéroport Toussaint Louverture. Des contestataires appellent à une grève générale de deux jours à compter de ce 9 juillet. Les ambassades de France et du Canada ont annoncé qu'elles resteraient fermées ce même jour, sauf cas de détresse de leurs ressortissants sur place.