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Exceptionnellement, sur demande de l'Élysée, certains étudiants juifs pratiquants pourront passer durant la seconde quinzaine du mois d'avril, les concours d'entrée à plusieurs grandes écoles en pleine nuit

Les élèves mis sous cloche jusqu'à 22 h

Tandis que Claude Guéant fustige depuis des semaines la communauté maghrébine, Mediapart révèle que l'Élysée aurait demandé à certaines grandes écoles d'organiser des sessions nocturnes d'examens pour des candidats juifs pratiquants. Les concours des Mines, des Ponts, de Centrale et de Supélec seraient concernés. Après le débat controversé de l'Élysée sur la laïcité, cette exception fait figure d'entorse. Les 20 et 26 avril prochains, jours de la Pâque juive, une dizaine d'étudiants, qui en ont fait la demande, seront confinés sous haute surveillance jusqu'à 22 heures pour passer leur examen. Problème, dans la circulaire du ministère de l'Enseignement supérieur, donnant les dates religieuses protégées, ces dates n'apparaissent pas.

Et la laïcité, dans tout ça ?

Mediapart critique une absence d'équité entre les étudiants. Selon leurs sources, cette idée émanerait du rabbin Haïm Korsia, aumônier général de l'armée de l'air et proche de Nicolas Sarkozy. La semaine dernière, une de ces grandes écoles avait alerté Le Point pour lui signaler les fortes pressions qu'elle subissait pour organiser des épreuves exceptionnelles. Le ministère de l'Enseignement supérieur explique à 20Minutes que la pâque juive a été oubliée dans la circulaire et que deux solutions ont alors été envisagées, la première consistant à faire repasser certaines dates de concours (les 20, 21 et 22 avril pour Mines-Pont et les 26, 27, 28 et 29 pour Centrale et Supélec), entraînant des frais pour les étudiants, la seconde étant d'organiser l'examen en décalé. En plein débat sur la laïcité, ces exceptions contredisent le discours du gouvernement, qui voudrait que tous les étudiants soient égaux quelle que soit leur religion.

Toujours selon Mediapart, c'est un haut fonctionnaire du ministère de l'Enseignement supérieur, outré par ce procédé, qui aurait révélé l'intervention de la Présidence de la République.