Lundi soir, une membre de l'Unef (Union nationale des étudiants de France) Lille a scandalisé certains internautes après des tweets inopportuns sur l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Après avoir reçu bon nombre d'insultes et de menaces, elle a fermé son compte. Sur Twitter, le syndicat étudiant explique ne pas s'associer à ses propos.

Hafsa Askar
Hafsa Askar a fermé son compte twitter depuis.
C'est un tweet écrit ce lundi soir, pendant l'incendie de la cathédrale Notre-Dame. Un tweet rédigé par Hafsa Askar, ancienne vice-présidente de l'Unef Lille, et aujourd'hui membre du bureau national du syndicat étudiant, en réaction à l'émotion autour du sinistre :
« Les gens ils vont pleurer pour des bouts de bois. Wallah vous aimez trop l'identité française alors qu'on s'en balek objectivement c'est votre délire de petits blancs. » Elle enfonce le clou un peu plus tard : « Je m'en fiche de Notre-Dame, car je m'en fiche de l'histoire de France. »
Dans les commentaires, un autre responsable de l'Unef y va aussi de sa saillie.

Ces messages ont fait du chemin, jusqu'à parvenir aux yeux et aux oreilles de la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, qui tweete « plus que jamais, respect et tolérance doivent l'emporter face aux polémiques vaines ».

Les tweets ont très vite attiré un déluge de commentaires, souvent violents. Un grand nombre de messages affirmaient, sur la foi de captures d'écran parfois vieilles de plusieurs années, qu'Hafsa Askar n'en était pas à son premier dérapage sur les réseaux sociaux. Sous la pression des menaces et des insultes, la jeune femme a fermé son compte Twitter en fin de soirée, lundi.

Mardi matin, l'Unef s'est désolidarisée sur Twitter de ses militants : « L'Unef ne s'associe en aucun cas aux propos remettant en cause le drame d'hier. Voir des centaines d'années de patrimoine culturel partir en flammes est un drame qui n'a pas de nom. »

Tout en déplorant les « propos inacceptables » des deux membres, la présidente de l'UNEF, Mélanie Luce, s'est aussi élevée contre la violente campagne de « harcèlement » lancée contre eux sur les réseaux sociaux. L'étudiante lilloise aurait ainsi reçu des menaces d'agression et de viol. « On reçoit des menaces, y compris contre notre bureau local, témoigne Ryan L'Éveillé, le président de l'UNEF Lille. On ne s'associe pas aux tweets d'Hafsa, mais l'important, pour nous, aujourd'hui, c'est de la protéger. »

L'association Avocats sans frontières, par la voix de son président Gilles-William Goldnadel, a annoncé qu'elle allait porter plainte contre le syndicat étudiant.