Beauvais, lycée
© LP/Juliette DuclosBeauvais, ce mardi. Après l’agression, les cours ont été suspendus.
Pour lui avoir demandé d'enlever son bonnet, un enseignant du lycée professionnel Jean-Baptiste Corot a eu la mâchoire brisée par un élève, ce mardi. Ses collègues ont fait valoir leur droit de retrait.

La matinée vient à peine de commencer au lycée professionnel Jean-Baptiste Corot, situé dans le quartier Saint-Jean, à Beauvais, qu'elle s'arrête brutalement. « Il était environ 9 heures, c'était l'intercours, se remémore Maylis, 16 ans, qui a assisté à la scène. Un élève marchait et le prof lui a dit d'enlever son bonnet. Là, il s'est énervé et lui a donné des coups de poing. » La jeune fille interpelle alors un autre enseignant pour qu'il intervienne et mette fin aux violences.

Une enquête a été ouverte

« C'est parti comme ça, on n'a pas compris », témoigne de son côté Jacques, lycéen en première. La victime, un professeur d'architecture âgé de 62 ans, a déposé plainte. Sa mâchoire brisée, il s'est vu délivrer 15 jours d'ITT. L'agresseur, un jeune homme de 18 ans, a été placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour violences volontaires sur personne chargée d'une mission de service public.

«Une recrudescence de la violence»

Après l'agression, les cours ont été suspendus, les professeurs ayant décidé de faire valoir leur droit de retrait. « Aujourd'hui, on en est quand même à une agression pour un élève qui ne retire pas son bonnet, on n'est pas là pour recevoir des coups de poing », déclare une professeure, qui dénonce une « recrudescence de la violence » dans l'établissement.

«Un cas isolé», assure l'académie

« L'agression s'est passée dans le couloir, ce n'est pas un hasard, glisse l'enseignante. C'est un moment tendu. On sait qu'on est dans un établissement sensible, mais cela peut se régler avec du dialogue. On voudrait plus de moyens dans la vie scolaire. » De son côté, le directeur académique de l'Oise, Jacky Crépin, explique : « C'est inadmissible et cela ne doit pas se reproduire. Je maintiens que cela reste un cas isolé sur Corot, où un travail énorme est réalisé. »