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Des dizaines d'opposants à Bachar al Assad seront enterrés samedi en Syrie, des rassemblements qui devraient donner lieu à de nouvelles manifestations de colère contre le régime autoritaire de Damas.

Les Comités de coordination locaux affirment que 88 civils ont été tués vendredi par les forces de sécurité et les partisans de Bachar al Assad. Si ce bilan était confirmé, il s'agirait de loin du plus lourd depuis le début des manifestations contre le pouvoir, il y a un mois. La police syrienne a tiré sur la foule dans plusieurs villes, dont Damas et sa banlieue, Homs et Hama (centre). Le bilan officiel donné par la télévision syrienne est de trois morts et 28 blessés.

Les manifestants, s'inspirant des révolutions dans d'autres pays de la région, demandent des réformes politiques et la fin de la corruption dans ce pays de 20 millions d'habitants.

"Les funérailles vont dégénérer en manifestations violentes, comme les dernières fois", pronostique un Syrien militant des droits de l'homme. "Quand des voyous composent les services de sécurité, il est difficile d'imaginer qu'ils ne vont pas tirer sur la foule. Il va probablement y avoir un nouveau cycle de funérailles et de démonstrations", a-t-il ajouté depuis Damas.

Dans certaines villes, les manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes. Le mouvement s'est renforcé ces derniers jours.

La journée de vendredi porte le bilan de la répression à 300 morts environ, selon les défenseurs des droits de l'homme.

Barack Obama a condamné vendredi en des termes forts l'attitude du régime syrien et a accusé Assad de chercher l'aide de l'Iran.

"Cet usage atroce de la violence pour mater les manifestations doit cesser", a dit le président américain dans un communiqué.

La France a également appelé la Syrie à "engager sans délai un dialogue politique inclusif" et réclamé que la levée de l'état d'urgence se traduise "dans les faits".

La levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963, promulguée jeudi par Assad, est la plus grande concession du régime depuis le début des manifestations.

Les Comités de coordination locaux affirment dans un communiqué qu'elle est inutile sans la libération des milliers de prisonniers politiques, dont une grande partie n'a pas été jugée, et le démantèlement de l'appareil de sécurité.

Entouré par sa famille et un appareil de sécurité persuasif, Bachar al Assad, 45 ans, ignore les appels à la transformation du régime depuis qu'il a pris la succession de son père Hafez en 2000.