De violents affrontements inter communautaires ont éclaté entre hindous et musulmans à New Delhi. Ils s'inscrivent dans des tensions nationales au sujet d'une loi controversée accusée d'être discriminatoire envers la communauté musulmane.
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Le Premier ministre indien Narendra Modi a appelé ce 26 février au calme face à des violences inter communautaires qui ont fait 22 morts à New Delhi, marquant un des pires embrasements de la capitale indienne depuis des décennies

Des heurts entre partisans et opposants d'une loi controversée sur la citoyenneté, jugée discriminatoire envers la communauté musulmane par ses détracteurs, ont dégénéré en affrontements entre hindous et musulmans.


Des émeutiers armés de pierres, de sabres et parfois même de pistolets, sèment le chaos et la terreur depuis le 23 février, dans des zones périphériques à majorité musulmane du nord-est de la mégapole, éloignées d'une dizaine de kilomètres du centre. Environ 150 personnes ont été blessées et une dizaine se trouvent dans un état critique.


Dans de nombreux incidents rapportés par la presse indienne, des groupes armés hindous s'en sont pris à des lieux et à des personnes identifiés comme musulmans. Sur Twitter, de nombreuses vidéos sont diffusées et montrent des bandes criant « Jai Shri Ram » («Vive le dieu Ram»).

Craignant pour leur vie, de nombreux travailleurs migrants abandonnaient leur logement dans la capitale pour retourner à la sécurité de leur village d'origine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette flambée de violence survient au moment de la visite d'Etat en Inde du président américain Donald Trump, qui s'est achevée le 25 février par des entretiens avec le Premier ministre indien, Narendra Modi à New Delhi.

Le dirigeant nationaliste hindou est confronté depuis décembre à un vaste mouvement de contestation contre une nouvelle législation qui facilite l'attribution de la citoyenneté indienne à des réfugiés, à condition qu'ils ne soient pas musulmans. Ce texte a cristallisé les craintes de la minorité musulmane d'être reléguée au rang de citoyens de seconde classe, dans cette nation où les hindous représentent 80% de la population. La loi a provoqué les plus importantes manifestations dans le pays d'Asie du Sud depuis l'arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014.