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L'OMS continue d'appeler à dépistage massif et systématique des cas suspects en Europe. De plus en plus de scientifiques se prononcent aussi sur l'intérêt d'un dépistage massif et Olivier Véran a lui même indiqué que la France réfléchissait à un changement de stratégie. « La France se prépare à adapter sa stratégie de dépistage au moment où elle lèvera le confinement », a-t-il affirmé samedi.

Depuis le 7 mars dernier un arrêté permet aux laboratoires de biologie médicale de réaliser le test de dépistage avec remboursement. Mais dans un communiqué commun, 16 organisations de praticiens, biologistes, pharmaciens et médecins, parmi lesquels figurent la CSMF, la FMF ou le SML, pointent du doigt un obstacle majeur : une pénurie de réactifs. « Certains laboratoires qui avaient mis en place leur technique de dépistage il y a plusieurs jours sont contraints d'arrêter la réalisation de ces tests par manque de consommables », écrivent-ils.

Astuces artisanales contre pénurie

Cette pénurie interroge, particulièrement au regard des moyens déployés dans les autres pays, parfois voisins. « En Corée du Sud et chez les voisins allemands et italiens, ces difficultés n'existent pas. En Allemagne, on annonce une capacité de dépistage de 160 000 tests par semaine, des capacités six fois plus importantes que celles de la France (4 000 tests par jour) », soulignent-ils.

Au-delà de la pénurie de réactifs, les écouvillons de prélèvements naso-pharyngés manquent aussi sur le territoire. « Certains laboratoires - privés comme publics - sont obligés de développer des astuces artisanales pour démultiplier les possibilités d'écouvillonnage », détaille le communiqué.

Face à ces manques les syndicats de biologie médicale et de médecins toutes spécialités confondues « demandent aux autorités des explications sur cette situation, qui met en péril la santé des Français ». Ils enjoignent le gouvernement et les fournisseurs à prendre un engagement fort pour répondre à l'urgence du moment et aux besoins au moment de la levée du confinement. « Une généralisation du dépistage dans les laboratoires de villes et d'hôpitaux exige que les moyens matériels soient mis en place avec anticipation et avec des règles claires mettant à l'abri de tout contentieux », concluent-ils.