Beaucoup des voyous qui pillent et détruisent des biens sont blancs. Ce que nous voyons n'est donc pas une bataille entre noirs et blancs. C'est une bataille entre les forces de la civilisation, d'une part, et les forces de l'anarchie, d'une autre.
Toutefois, ce n'est pas tout à fait exact. Parler d'une bataille entre deux forces implique qu'il y a deux camps actifs. Ce n'est pas le cas de ce tsunami de destruction et de meurtres qu'on peut regarder tous les soirs à la télévision. Nous assistons plutôt à l'assaut des forces de la barbarie contre un establishment inerte et soumis qui prétend représenter l'autorité de la civilisation.
Il est curieux que les scènes de violence les plus flagrantes se déroulent dans les États qui votent habituellement pour le Parti démocrate, dans des villes dirigées par des maires de gauche. Beaucoup de maires et de chefs de police y sont eux-mêmes noirs. Dans de nombreuses localités, la police a reçu l'ordre de se retirer alors que la foule se déchaînait. Le maire de Minneapolis a accusé les « suprématistes blancs » et les « étrangers » d'être responsables de cette violence.
Cette affirmation s'est révélée fausse : il n'y a pas de suprématistes blancs, seulement des membres d'Antifa, du groupement Black Lives Matter et de groupes apparentés. Une analyse des codes postaux des personnes arrêtées montre qu'elles sont en grande majorité originaires de la région de Minneapolis.
En même temps, diverses célébrités encouragent l'anarchie en acclamant les malfaiteurs et en promettant publiquement de payer leur caution.
L'acteur Justin Timberlake, pour ne prendre qu'un exemple, a encouragé ses fans à se joindre à lui « pour soutenir les manifestants de Minneapolis » en faisant un don à un « fonds pour la liberté » qui est destiné à lutter contre « les méfaits de l'incarcération ».
Qu'en est-il alors des « méfaits » de la destruction des biens d'autrui ou de coups portés à la tête avec un skateboard et des pierres ?
Les crimes évidents
Je devrais dire quelques mots sur la couverture médiatique de ce sujet. La version officielle est que le policier (maintenant ex-policier) Derek Chauvin a tué George Floyd en s'agenouillant sur son cou pendant près de 9 minutes et en l'asphyxiant. L'horrible incident a été filmé - on peut entendre Floyd dire piteusement : « Je ne peux pas respirer, je ne peux pas respirer. » Alors, ce serait une affaire claire et close.
Mais il y a un petit problème. Le rapport d'autopsie préliminaire n'a révélé « aucun indice physique permettant de diagnostiquer une asphyxie ou une strangulation traumatique ». De plus, le rapport indique que « M. Floyd avait des problèmes de santé sous-jacents, notamment une maladie des artères coronaires et une hypertension cardiaque. Les effets combinés de l'immobilisation de M. Floyd par la police, de son état de santé sous-jacent et de la présence probable de substances stupéfiantes dans son corps ont probablement contribué à sa mort. »
Cela ne disculpe pas nécessairement Derek Chauvin. Cela montre, comme le note Andrew McCarthy dans son article sur la légalité de l'affaire, qu'ici, comme c'est souvent le cas, les choses sont plus compliquées qu'il n'y paraît à première vue.
Cependant, ce qui n'est pas compliqué, ce sont les crimes évidents de ceux qui cassent les vitrines des magasins, incendient les voitures et les postes de police et envoient des passants innocents à l'hôpital ou à la morgue.
Il y a une certaine ironie macabre dans le fait que des milliers de criminels vicieux sont autorisés à piller et à brûler, alors que la plus grande partie des États-Unis est « confinée » par le diktat de la police sanitaire. Cette mesure est appliquée par des gouverneurs assoiffés de pouvoir et par ceux qui aspirent au pouvoir dans les conseils municipaux et les mairies, et qui sont encouragés par des moutons qui crient sur leurs voisins s'ils s'approchent à moins de deux mètres ou apparaissent en public sans masque. Ainsi, les règles relatives à la « distanciation sociale » sont suspendues tant que les gens sont déterminés à ne pas gagner leur vie, mais à détruire celle des autres.
Le président Trump a réagi fermement en recourant à la Garde nationale. Nous devons espérer qu'elle rétablira bientôt l'ordre. Mais il est impossible d'ignorer les images de violence diffusées dans tout le pays.
Une ligne très fine
Dans son magnifique monologue télévisé, Tucker Carlson a démontré la dure réalité qui se cache derrière les titres des médias - la réalité qui nous a amenés à cette situation.
« Les idéologues vous diront, a-t-il noté, que le problème est celui des relations raciales, ou du capitalisme, ou de la violence policière, ou du réchauffement climatique. Mais c'est bien superficiel. La véritable cause est plus profonde que cela et elle est beaucoup plus obscure. Ce que vous regardez, c'est l'ancienne bataille entre ceux qui ont un intérêt dans la société et qui voudraient la préserver, et ceux qui n'en ont pas et qui cherchent à la détruire. »C'est tout à fait exact.
L'écrivain britannique Evelyn Waugh a noté lors des jours sombres de 1939 que « la barbarie n'est jamais définitivement vaincue ; dans des circonstances favorables, des hommes et des femmes qui semblent tout à fait ordonnés vont commettre toutes les atrocités imaginables ».
Beaucoup, si ce n'est la plupart, des hooligans violents qui défigurent aujourd'hui les villes américaines sont de jeunes bénéficiaires de la société la plus riche et la plus généreuse que le monde a jamais connue. À l'école, on leur a enseigné à mépriser leur pays en tant que pays raciste, sexiste, colonialiste et exploitant - l'attitude qui a été renforcée au collège et par les porte-voix des médias, de Hollywood et de nos universités d'élite. La ligne de frontière est très fine entre la civilisation et l'anarchie violente !
Evelyn Waugh avait raison en disant : « Plus la société est complexe, plus elle est vulnérable aux attaques, et plus son effondrement est complet en cas de défaite. »
Nous avons eu un avant-goût de cette vulnérabilité lorsque nous nous sommes livrés à un étrange exercice d'auto-asphyxie à l'échelle de la société à cause d'un nouveau virus respiratoire. Aujourd'hui, il semble que nous voulons plutôt essayer l'auto-immolation.
« À une époque comme la nôtre, a mis en garde Evelyn Waugh, la société est particulièrement précaire. Si elle chute, nous assisterons non seulement à la dissolution de quelques compagnies actionnaires, mais des réalisations spirituelles et matérielles de notre Histoire. »Je pense que cela mérite d'être gardé à l'esprit alors que nous regardons les reportages télévisés de la CNN et de la MSNBC encourageant les « manifestants » qui sont déterminés à nous détruire.
À propos de l'auteur
Roger Kimball est le rédacteur en chef et l'éditeur du magazine The New Criterion et l'éditeur de Encounter Books. Son livre le plus récent est The Fortunes of Permanence: Culture and Anarchy in an Age of Amnesia.
Commentaires des Lecteurs
On est depuis des millénaires dans ce type de logique où les révolutions sont manipulées. Je n'ai pas peur du changement, car le changement est inévitable, et on sent qu'il nous pend au nez de toute façon.
Je suis en plein dans un grand débat sur un forum sur le fait que nous vivons un moment historique (selon moi hystérique), du mur de Berlin qui tombe aux USA, avec bientôt l'abolition du racisme systémique, et tutti quanti. Je n'y crois pas une seconde. Je crois plutôt que c'est le bordel aux USA... Mais je réagissais au titre : cette civilisation mondialiste n'a pour moi aucun intérêt, je me fous qu'elle disparaisse.
Je m'aperçois que les gens réagissent à une injustice qui a lieu tous les jours dans le monde : des opprimés se font écraser par le pouvoir. On dirait que c'est nouveau... Et je m'interroge sur pourquoi ce fait divers plutôt qu'un autre, alors qu'à chaque fois qu'un flic tue un noir aux USA, 11 noirs se font tuer par un noir dans les ghetto du pays... et apparemment ça ne choque personne, ce n'est pas injuste, ce n'est pas anormal, ce n'est pas choquant...
Maintenant, qu'il y ait une révolution de couleur aux USA... j'ai presque envie de dire "enfin !" Non que je la souhaitais, mais je me demandais quand ça finirait par arriver... et je ne suis pas du tout sûr que ça aboutisse, je crois plutôt que ça pourrait conduire vers une guerre civile et une sécession de certains états... Et si c'est ce qui doit arriver, je serais tenté de dire "ainsi soit-il". Des USA divisés en états feraient moins chier le monde...
OK pour le titre.
De toute façon à ce stade de déliquescence dans lequel nous nous trouvons (et pas qu'aux USA), on ne peut pas faire grand-chose d'autre que de contempler ce qui se passe en essayant de garder la tête froide et l'oeil critique, et d'essayer d'apporter un éclairage objectif sur les événements.
Là, force est de constater que c'est le chaos total, même si c'est piloté à un certain niveau et qu'il y a plusieurs agendas qui se télescopent. Mais pour citer Alfred dans The Dark Knight : "Certains hommes sont sans but logique. On ne peut les acheter, les intimider, les raisonner ou négocier avec eux. Certains hommes veulent juste voir le monde brûler."
Peut-être ont ils raison? Notre civilisation n'est certainement pas la meilleure et n'est pas bien partie pour s'améliorer...
Roger Kimball a-t-il oublié comment fut fondé son pays "exceptionnel et indispensable"?
Ce pays est l'un -sinon le premier- des plus violent, non seulement à l'intérieur, mais surtout à l'extérieur de ses frontières!
Il ne faut pas s'étonner de voir les villes américaines prêtent à exploser, le détonateur étant le système corrompu des élites démocrates(en premier lieu)...
Certaines dénoncent la violence de la police ou les injustices sociales, ce qui peut inclure le racisme anti-noir, mais n'en est pas le sujet principal, il s'agit plutôt d'un combat de classe ou de corporation.
Dans la période de la guerre du Vietnam, des manifestations pacifiques se sont déroulés justement contre la violence, aidant peut être à mettre fin à ce conflit?
Je suis conscient qu'il y a une manipulation par "l'état profond" de groupes style "black lives matter" et bien sûr, ceux-ci sont très médiatisés, contrairement aux autres manifestants pacifiques...
Quand un corps est envahi par un virus ou un cancer, vous brûlez le patient??? Façon hystérique de régler le problème.
Ou bien vous ciblez, neutralisez l'agent agresseur (virus ou cancer) ? Façon raisonnée, et digne d'un être humain qui se veut civilisé.
Quand il y a un changement dans cet univers, il y a également des dommages collatéraux...
Quand vous essayez de résoudre un problème, vous pouvez en créer un autre ou même plusieurs, rien n'est jamais simple...
Or notre civilisation a créée des systèmes de pensée simpliste, d'où des désordres et des erreurs.
Vous évoquez les virus ou les cancers comme des ennemis alors qu'ils ne sont que des lanceurs d'alertes, en fait ils ne sont pas des problèmes, le problème est la vision que l'on a d'eux largement influencée par des dogmes médicaux entassés au cours de l'histoire...
Pareillement, on est influencé par diverses sources dans notre vision d'événements ou de personnalités et souvent on ne comprend pas la réalité de ce qui se passe ou se passera. Qui a vraiment compris ce qu'était la crise sanitaire du Covid-19? Peu de personnes en proportion de la population mondiale...
Qui connait la véritable raison de la Guerre de Sécession entre le nord et le sud des Etats Unis?
[Lien]
Ai-je dis que les virus sont des ennemis? Non! J'ai dis que si vous avez un corps envahi par un virus (qui donne une maladie, pas le virus ou la bactérie saprophyte, évidemment) ou par un cancer, vous réglez le problème en brûlant le corps?
La question était: pourquoi vous soutenez ces émeutes?