Des informations sont « fuitées » dans la presse pour préparer le terrain. Des articles annoncent un probable un couvre-feu dès 19h. Le bouton de la température va encore être augmenté d'un cran.
« Il suffit de quelques irresponsables pour que ça échoue », se lamente un poids lourd du gouvernement, qui prédit déjà un couvre-feu avancé à 19 heures. Un autre ministre pense qu'il sera très vite généralisé à toute la France.
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Question : Rentrer à la maison deux heures plus tôt, ça change quoi sur le plan épidémiologique? A concentrer les gens dans les transports ?
Une étude randomisée en double aveugle a-t-elle été faite sur l'efficacité d'une telle mesure ? Hum ?

Quand au fait qu'il suffit de quelques "irresponsables", à se demander qui ils sont. A l'époque cela ne semblait pas poser problème : L'article de RTL :
Ce mercredi 21 octobre aura lieu un hommage national pour Samuel Paty, mais les politiques s'inquiètent aussi des mauvais chiffres de la Covid. Ces crises se percutent et se superposent pour le gouvernement. Il faut lutter contre le terrorisme bien sûr, mais ce serait une erreur d'oublier la Covid-19.

Vous vous souvenez quand le président conseillait aux Français d'ouvrir les fenêtres pour aérer ? Cela parait bien loin, presque une éternité. Pourtant, c'était il y a une semaine. J'ai vérifié deux fois pour être sûr. Mercredi dernier, nous étions dans cette attente : que va-t-il décider ? Va-t-on vers un couvre-feu pour les grandes villes ? Et si oui, à quelle heure ?
À peine 7 jours plus tard, Emmanuel Macron, guide du couvre-feu, cherche à se transformer tantôt en chef de guerre, comme mardi 20 octobre au soir en Seine-Saint-Denis pour promettre des actes face au terrorisme, tantôt en père de la Nation pour l'hommage à Samuel Paty ce mercredi soir à la Sorbonne.

Et pendant ce temps, le ministre de l'Intérieur que l'on annonçait débordé par la mise en place du couvre-feu, s'occupe de dissoudre des associations et de fermer des mosquées.

Mais si l'on n'entend plus les autorités sur les questions sanitaires, cela ne veut pas dire qu'elles ne s'en occupent pas. Non seulement elles s'en occupent, mais elles s'en inquiètent aussi de plus en plus. On risque de les entendre très vite.

Officiellement, il faut attendre 15 jours pour voir si le couvre-feu dans les grandes villes porte ses fruits. Mais en privé, ils sont nombreux à alerter et à prévenir que ça ne sera pas suffisant. "Il suffit de quelques irresponsables pour que ça échoue", se lamente un poids lourd du gouvernement, qui prédit déjà un couvre-feu avancé à 19 heures. Un autre ministre pense qu'il sera très vite généralisé à toute la France.

Les exemples de pays européens qui vont même jusqu'à reconfiner leur population, comme l'Irlande, ne poussent pas à l'optimisme. En France, toutes les hypothèses sont forcément sur la table, mais l'entourage d'Emmanuel Macron insiste sur un point : il ne veut pas entendre parler d'un reconfinement, c'est une ligne qu'il ne veut pas franchir.

La majorité s'accroche à ce qu'elle peut, à "la résilience des Français malgré cette année incroyablement difficile". Chez les partisans du chef de l'État, il y a cette croyance toujours aveugle en leur champion, résumée par un ami d'Emmanuel Macron. "C'est un type qui est dopé par les emmerdes, il trouve toujours le moyen de faire face", dit-il. Problème : le président lui-même avoue maintenant en petit comité que les règles ont changé, et que c'est bien le virus "qui est devenu maître des horloges".

William Galibert le 21/10/2020 à 07:42
Source : RTL