Un reportage de Loopsider, dévoilant les effrayantes images d'un passage à tabac d'un producteur, Michel, et ses artistes, provoque l'indignation sur les réseaux sociaux.

Gérald Darmanin, le Ministre de l'Intérieur a demandé au Préfet de police de suspendre les policiers impliqués.
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En pleine polémique sur la loi sur la sécurité globale qui sanctionne la diffusion « malveillante » de l'image des policiers et qui a été adoptée par l'Assemblée Nationale mardi 24 novembre, une vidéo montre l'importance des images.

Vers 19h40, une dizaine de personnes sont dans le studio. Michel, patron du Black Gold Studios, rue des Renaudes y arrive sans masque. Il aperçoit des policiers dans la rue. Il rentre dans son studio pour éviter une verbalisation. Les policiers le poussent à l'intérieur.

Les trois policiers « sont virulents », témoigne Michel à Loopsider : « Avant d'entendre un mot, j'ai senti des mains qui me poussaient, ils me demandent de sortir, je dis que je suis chez moi. Ils sont direct assez virulents, à ce moment-là j'ai peur. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, des gens passent, j'essaie d'interpeller tout le monde, je crie à l'aide. Franchement ça va tellement vite, je me demande même si c'est des vrais policiers. Celui qui m'attrape derrière est en civil, il est virulent tout de suite. Ils ferment la porte et me tabassent ».

Des insultes racistes et d'autres artistes également frappés

Les coups pleuvent : une vingtaine de coups de poing, une dizaine de coups de pied, une quinzaine de coups de matraque au visage, des coups de genoux dans la tête et plusieurs fois, ils étranglent Michel déjà violemment frappé. Michel subit, « conscient » que le moindre geste « qui s'apparente à de la violence » lui serait extrêmement défavorable.

Il subit aussi une déferlante d'insultes racistes et de menaces : « Sale nègre », « ta gueule », « on va te défoncer »... « J'ai beaucoup entendu 'le sale nègre', beaucoup », témoigne Michel. Toute la scène se déroule dans l'entrée, devant une porte derrière laquelle se trouvent des artistes.

« On a essayé d'ouvrir la porte, on a vu que c'était des policiers », témoigne l'un d'eux. « À force de pousser, ils ont lâché, ils ont pris peur ils sont sortis et ils ont libéré Michel ». Sans pour autant quitter les lieux : ils essaient ensuite de défoncer la porte et gazent au lacrymogène après avoir brisé une fenêtre. Avec des renforts, les policiers dégainent leurs armes.

Braqué, Michel est sorti par des policiers : « J'en prends plein la tête », témoigne-t-il, alors qu'il est plaqué au sol. Les artistes encore à l'intérieur se mettent au sol pour montrer qu'ils ne sont pas violents. À la sortie, « ils nous ont tous tapés, ils nous ont mis par terre ».

Les policiers ont arrêté de frapper quand ils ont vu que des riverains filmaient la scène. Au commissariat, Michel est accusé d'outrage et rébellion, ainsi que d'avoir essayé de prendre leur arme de service, alors que les vidéos montrent qu'il n'a jamais été violent. « Sans ces images-là, moi je suis en prison aujourd'hui », explique Michel, encore tuméfié.

Gérald Darmanin demande la suspension des policiers concernés.

Attention : images violentes