Face à l'importante recrudescence de cas engendrée par Omicron, le choix de la vaccination à tous crins ne fait pas, ou plus, l'unanimité en Occident. Au Royaume-Uni et au Danemark, prenant en considération les dernières données épidémiologiques, deux hauts responsables de la santé ont préconisé de freiner la campagne vaccinale de masse, allant même jusqu'à imaginer un « retour à la vie normale », immédiat ou à court terme.
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© Tolga Akmen / AFPDes passagers dans le métro de Londres
Les données épidémiologiques

Au Danemark, le taux d'infection moyen se situe actuellement aux alentours de 20 000 cas par jours, soit une moyenne d'un peu plus de 3 500 cas par million d'habitants - l'un des taux les plus élevés d'Europe. Quant au Royaume-Uni, la moyenne se situe autour 3 000 cas par million d'habitants. À titre comparatif, en France, pour 230 000 cas recensés le 8 janvier dernier, cela donne 3 380 cas par million d'habitants.

Dans les trois cas, si le nombre de cas explose, le nombre de décès est très loin des pics précédents.

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Exemple du Danemark : à gauche, la courbe des cas positifs ; à droite, celle des décès.
Au regard de ces chiffres, l'on devine un variant Omicron plus contagieux, certes, mais nettement moins dangereux que son prédécesseur Delta.

Des prises de paroles rassurantes

Dans une intervention à la télévision danoise 2, Tyra Grove Krause, responsable de la santé au Danemark, épidémiologiste en chef à l'Institut national du sérum, se montre très confiante quant à une évolution positive de la situation sanitaire. L'épidémiologiste assure que le pic d'Omicron sera atteint à la fin du mois de janvier et que la pression de l'infection devrait diminuer dès le mois de février, allégeant le système de soins de santé. Une déclaration qui s'appuie sur une étude à laquelle madame Krause a elle-même participé et qui révèle que, malgré le très haut niveau de contagion, le risque d'hospitalisation lié au variant Omicron est deux fois moins élevé que celui observé par le variant Delta. L'étude pose aussi la question de l'échappement immunitaire, idée selon laquelle les vaccins accentueraient la contagion au lieu de la réduire, notamment à cause du phénomène ADE (Antibody Dependant Enhancement), la facilitation par les anticorps (épitopes facilitants).
« Nos résultats confirment que la propagation rapide du variant Omicron peut être attribuée principalement à l'évasion immunitaire plutôt qu'à une augmentation inhérente de la transmissibilité de base », ont déclaré les chercheurs.
Par ailleurs, le professeur Lars Østergaard, médecin en chef du département des maladies infectieuses de l'hôpital universitaire d'Aarhus, se montre confiant sur le niveau d'immunisation de la population et considère qu'il sera désormais possible de gérer la Covid comme n'importe quelle infection hivernale.

La vie normale au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, c'est l'ancien chef du comité de vaccination, Dr Clive Dix, qui assure qu'il ne faut mettre l'accent que sur ceux qui sont susceptibles de faire une forme grave de la maladie. En fin de semaine dernière, il donnait des interviews au Daily Telegraph et à Sky News, expliquant :
« Étant donné que les vaccins ne sont pas efficaces contre la contagion et la transmission, mais bien sur les formes graves, il est inutile de vacciner sans arrêt ceux qui ne risquent plus les formes graves ».
Au contraire, il faudrait plutôt les laisser tomber malades pour qu'ils développent leur propre immunité, et ainsi traiter le Covid-19 comme les autres maladies hivernales.

Aussi annonce-t-il, gardant en tête de vacciner les adultes avec une dose de vaccin, que le Royaume-Uni serait protégé contre la maladie d'ici à l'été 2022.