asteroide 2022AE1
La NASA vient de classer 2022 AE1 en tête des astéroïdes potentiellement dangereux. Faut-il vraiment s'en inquiéter ?

Un nouvel Apollon

L'astéroïde 2022 AE1 a été repéré pour la première fois le 6 janvier 2022 à 1,3 million de kilomètres de la Terre. La découverte a été réalisée dans le cadre du Catalina Sky Survey, un programme de recherche d'objets géocroiseurs. Rapidement, la NASA a inscrit cet astéroïde de 70 mètres en tête de la liste des corps susceptibles de rencontrer la Terre :

Pour classer la dangerosité des astéroïdes, les astronomes utilisent l'échelle de Turin. Elle est graduée de 0 (aucun risque de collision) à 10 (collision inévitable entraînant une catastrophe climatique). L'astéroïde 2022 AE1 (un nouveau membre dans la famille des géocroiseurs Apollon) est actuellement au niveau 1. Tous les autres géocroiseurs connus à ce jour sont au niveau 0.

Juin 1908, l'événement de la Toungouska

La rencontre théorique avec 2022 AE1 est fixée au mois de juillet 2023. Si elle se produisait, elle pourrait ressembler à ce qui s'est passé le 30 juin 1908. Ce matin-là, les paysans vivant sur les plateaux de Sibérie centrale ont sans doute cru que le ciel leur tombait sur la tête. Vers 7 heures, un objet trop brillant pour être observé à l'œil nu traversa le ciel avant de se désintégrer dans un bruit formidable :

toungouska
© WikipédiaCarte montrant l’ampleur de l’événement de la Toungouska le 30 juin 1908. En rouge, il s’agit de la zone centrale de 40 km de diamètre entièrement dévastée. L’orange correspond à de forts dégâts à 100 km à la ronde. En dégradé bleu, on peut visualiser la portée du bruit généré par l’explosion.
L'explosion fut entendue à 1.000 km de là et s'accompagna d'un séisme de magnitude 5 que l'on enregistra jusqu'aux États-Unis. Des chasseurs furent projetés en l'air et tués à moins de 20 km de l'épicentre, des chiens et des rennes furent brûlés vifs. On signala également des nomades jetés à terre à 40 km de là, sans parler des 60 millions d'arbres calcinés ou couchés comme des allumettes.

Pas de panique

Pour 2022 AE1, nous n'en sommes pas là. Les premières estimations montrent un risque minime de collision. De l'ordre de 1 sur 2.000, comme le rappelle le planétologue Franck Marchis sur sa page Facebook. Dans les semaines à venir, les grands télescopes fourniront de nouvelles mesures astrométriques. Elles permettront d'affiner progressivement la trajectoire de ce nouveau petit corps céleste.