Depuis près de deux ans, on le sait, nous vivons dans la tragédie médiatique du Covid et de la pandémie : décompte quotidien des contaminés, des hospitalisés, des décédés, défilé sur les écrans des spécialistes médiatiques et des journalistes médecins venus expliquer pourquoi il faut être vacciné et en quoi les non-vaccinés sont des traîtres et des salopards finis qui ne méritent pas d'être soignés, des irresponsables qui mettent en danger leurs frères et leurs sœurs, leurs grands-mères et leurs grands-pères, plus fragiles que les autres, et que face au danger, il faut faire manger à part. Tous ces méchants, qui mettent en danger leurs semblables et augmentent le travail d'un personnel soignant qu'on n'a cessé de réduire, tout en occupant des lits qui devraient être réservés aux bons malades, ne méritent pas d'être remboursés de leurs soins ni même soignés.
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Le diabolique Poutine
Heureusement, Poutine est arrivé, avec ses chars et ses discours télévisés. Et la méchanceté a changé de lieu. Poutine a remplacé les non-vaccinés. À présent, le méchant, l'acteur central de la grande tragédie médiatique, c'est lui.

On le voit sur les écrans, avec son visage froid et cynique de tyran, de fou, de dictateur, ancien du KGB, menaçant et narguant la gentille OTAN et mettant ses projets à exécution, en dépit des gesticulations et des déclarations du petit Macron, devenu une sorte de Zébulon diplomatique. Cet être diabolique et fourbe continue inexorablement et rien ni personne ne peut l'arrêter : ni les sanctions annoncées des Européens, ni le rictus figé de Joe l'endormi, ni les exhortations du mol Hollande à encore et toujours plus de sanctions, ni le gel de ses absences d'avoirs en France. Un véritable monstre, qui répand la terreur à la surface de la terre. Attila devenu Godzilla !

Pourtant, personne ne pourra le nier — et c'est sans doute un mal pour un bien — , tout méchant qu'il est, Poutine nous a délivré du Covid. Qu'on le veuille ou non, depuis que ses chars sont entrés en Ukraine, le Covid a complètement disparu, plus un mot, ou presque, sur le sujet dans nos médias. Fini les hospitalisations, les contaminations, les décédés.

Le Covid est vaincu.

Fini les images de malades sur les lits d'hôpitaux, ou transportés sur des brancards. Toute la journée, les médias ne parlent plus que des Ukrainiens fuyant leurs pays ou des héros qui combattent les armées russes. Fini Delfraissy le bon et Raoult le méchant, fini le Conseil scientifique, avec ses Diafoirus de l'année Molière, fini les annonces hebdomadaires et solennelles de Castex et Véran sur le port du masque en fonction de l'orientation lunaire, le café qu'il faut boire assis, les lieux interdits de cinq à sept... On ne voit plus que des Ukrainiens dans les couloirs du métro, ou devant un trou d'obus, ou pris dans un embouteillage à la frontière polonaise.

Poutine est certes un grand méchant loup, un être diabolique semant sur la Terre le mal et la désolation, mais - tant il est vrai que personne n'est complètement mauvais et que tout être peut accéder à la rédemption - Poutine nous a débarrassés du Covid, il a sauvé le monde d'un des plus grands fléaux de ces dernières années.