Le noyau de la Terre est plus étrange qu'on ne le pensait. En effet, selon une nouvelle étude, le noyau interne de notre planète pourrait être rempli d'une substance étrange, qui n'est ni solide ni liquide.

Pendant plus d'un demi-siècle, les scientifiques ont cru que les recoins les plus profonds de la Terre étaient constitués d'un noyau externe fondu. Celui-ci était censé recouvrir une boule fortement comprimée d'alliage de fer solide. Mais de nouvelles recherches, publiées le 9 février dans la revue Nature, offrent une nouvelle théorie concernant la structure interne de la planète.

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© Crédit : ShutterstockCentre de la Terre
De nouvelles simulations informatiques suggèrent que le noyau interne de la Terre, chaud et hautement pressurisé, pourrait exister dans un "état superionique". Celui-ci se prend la forme d'un mélange tourbillonnant de molécules d'hydrogène, d'oxygène et de carbone. Il semblerait donc que celui-ci soit dans un état presque liquide, et non solide comme on le pensait précédemment.

Le cœur de la Terre serait liquide, et non solide

Les auteurs de l'étude déclarent ainsi :
"Nous constatons que l'hydrogène, l'oxygène et le carbone se transforment en un état superionique dans les conditions du noyau interne, présentant des coefficients de diffusion élevés comme un liquide [...] Cela suggère que le noyau interne peut être dans un état superionique plutôt que dans un état solide normal".
Le noyau de notre planète est soumis à des pressions extrêmes et à des températures quasiment aussi élevées que la surface du soleil et son "contenu" a longtemps fait l'objet de spéculations de la part des scientifiques. Depuis les années 1950, les progrès réalisés dans l'étude des ondes sismiques générées par les tremblements de terre, qui traversent le noyau, ont permis aux chercheurs d'affiner leurs hypothèses sur ce que renferme le cœur de la Terre.

La composition du noyau restant floues, les scientifiques ont dû se tourner vers l'informatique. En effet, puisqu'il est impossible d'accéder au noyau par le biais d'une sonde, les chercheurs ont préféré recourir à une simulation. Ils ont ainsi compilé des données sismiques et les ont introduites dans un programme avancé.