Tempête meurtrière sur le littoral normand. Un épisode venteux très puissant et très localisé a fait d'importants dégâts, samedi 18 juin, à Villers-sur-Mer, une commune située à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Deauville (Calvados).
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Emporté par les bourrasques, un kitesurfeur a trouvé la mort après avoir été projeté sur la façade d'un restaurant. Trois personnes ont par ailleurs été blessées par des projectiles. France info fait le point sur ce coup de vent qui a surpris promeneurs et prévisionnistes météo.

Une tempête d'une vingtaine de minutes

Aux alentours de 20 h 30 samedi, "de fortes rafales de vent (...) se sont abattues sur la 'Côte fleurie' entre Ouistreham et Honfleur", a expliqué la préfecture du Calvados à France info. À Deauville, par exemple, des vents violents ont provoqué des nuages de sable et forcé les plagistes à replier serviettes et parasols. Le triathlon organisé dans la ville a été interrompu, alors que des tentes du village des triathlètes s'envolaient. Toujours selon la préfecture, aucun blessé n'est à déplorer parmi les compétiteurs.


A Villers-sur-Mer, les bourrasques ont duré entre 20 et 25 minutes, s'accordent à dire les témoins de la tempête. Rapidement, promeneurs et baigneurs se sont réfugiés dans les bâtiments du front de mer, comme on peut le voir sur cette vidéo prise au début de l'épisode.

Le phénomène était d'une "violence comme on n'en a jamais connu sur notre côte", a expliqué Thierry Granturco, le maire de Villers-sur-Mer, sur France info. L'élu évoque même une "mini-tornade". Des éléments provenant du mobilier urbain ainsi que des terrasses des restaurants alentours se sont envolés "avec une violence inouïe", décrit-il. Au moins cinq personnes ont été hospitalisées après avoir été légèrement blessées par ces projectiles, précise-t-on à la mairie et une quinzaine de personnes ont dû être relogées temporairement.

Un accident mortel d'un kitesurfeur

La tempête n'a malheureusement pas fait que des blessés. A Villers-sur-Mer, un kitesurfeur âgé de 31 ans a été emporté par les vents violents et a été "projeté de l'eau jusqu'au mur d'un restaurant, où il est mort", a raconté Thierry Granturco sur France info. Le jeune homme a été identifié, il s'agit d'un Parisien qui disposait d'une résidence secondaire sur la côte normande.

"Une cellule psychologique est en place, a fait savoir le maire de Villers-sur-Mer. Outre le fait qu'elle doit accompagner la famille du défunt, il y a tous ceux qui ont assisté à cette mort qui est particulièrement violente, atroce, et qui vont devoir être accompagnés pendant quelques semaines." Quelques heures après la tempête, 38 personnes avaient déjà été prises en charge par cette cellule, d'après un message publié sur Facebook par Thierry Granturco.

Un phénomène impossible à prévoir

Ces rafales soudaines ont surpris les météorologues, qui ne s'attendaient pas à une telle intensité. "On savait qu'on allait avoir des vents violents, ils étaient annoncés en toute fin de soirée, voire dans la nuit, mais on ne pensait pas qu'ils seraient de cette violence-là et à 20 h 30, s'étonne encore le maire de Villers-sur-Mer. On a eu une communication avec Météo France qui nous avait fait savoir qu'ils n'avaient pas pu anticiper ce genre de mini-tornade."

Dans leurs bulletins de samedi, les prévisionnistes de Météo France avaient toutefois prévenu que "des orages ponctuels étaient attendus sur la façade ouest, démarrant dans le Sud-Ouest et remontant vers la Normandie", et que certains de ces orages "pourraient s'avérer assez forts, accompagnés de quelques rafales de vent et surtout d'une forte activité électrique".

Chaque année, ce sont des dizaines de mini-tornades qui se manifestent à travers la France. Le 7 juin dernier, plus en retrait dans les terres normandes, une tempête localisée avait endommagé des centaines de maisons à Criquebeuf-sur-Seine, dans l'Eure.