France Info : Moscou revoit ses objectifs à la hausse. Après avoir prôné la "démilitarisation" et la « dénazification » de l'Ukraine, le Kremlin entend désormais pourfendre l'Antéchrist. « L'objectif est d'arrêter le souverain suprême de l'enfer, quel que soit son nom - Satan, Lucifer ou Iblis », a écrit l'ancien président Dmitri Medvedev lors de la Fête de l'unité nationale, jeudi 4 novembre.
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Cette charge violente illustre la propagande mystique de Moscou, qui veut fédérer les croyants dans une haine commune : « Nous écoutons les paroles du Créateur dans nos cœurs et leur obéissons. »

Le mois dernier, Vladimir Poutine avait lui-même ressuscité la lutte entre le bien et le mal. Après l'annexion de territoires ukrainiens, fin septembre, la dénonciation du « satanisme » a fait l'objet d'un prêche enflammé du président russe, qui l'a défini comme « la dictature des élites occidentales, dirigée contre tous les peuples du monde ». Le « satanisme », ajoutait-il, pointe aussi ses cornes derrière « la subversion de la foi et des valeurs traditionnelles ». Ivan Okhlobystin, acteur, prêtre orthodoxe et chantre de la guerre, lui avait emboîté le pas, lors du concert de clôture organisé sur la place Rouge. (France Info)

C'est la crise d'apoplexie du jour de la part du pire organe des médias mainstream que la France ait jamais porté, et financé : France Info rejette, comme d'autres rejettent le Diable, la communication du Kremlin sur le mode de la guerre sainte destinée à désataniser l'Ukraine. Or, d'un pur point de vue religieux, politique et militaire, cela fait sens. Mais le sens et le bon, il y a longtemps que le site du SPA (service public audiovisuel) l'a perdu.

Le jeune Fabien Magnenou - Dieu ait son âme - est spécialisé dans les articles sur l'Ukraine, le camp du Bien, et sur la Russie, le camp du Mal. Déjà, on devine un bras de fer pour savoir quel est le bon camp. Pour France Info, c'est clair et net : l'agresseur est russe, le Russe est mauvais, et Poutine forcément le mauvais en chef. Tout ce qui vient de la Russie est donc nul, mensonger et non avenu.


Le problème, c'est quand ce postulat se heurte à la réalité, on pense à l'explosion des 250 mètres du gazoduc sous-marin. Selon la version occidentiste, ce sont les Russes eux-mêmes qui l'ont saboté pour ne pas servir du gaz à l'Allemagne, alors qu'il aurait suffi de couper le robinet (ou d'envoyer le gaz ailleurs, car la pression au départ est maximale). Les Russes, eux, cherchent du côté de la perfide Albion, et il semble que leurs services sont bien renseignés.

Le narratif eschatologique du leader du Kremlin dérange les sans-Dieu, qui ne devraient pourtant pas lui prêter attention, sans-Dieu qu'ils sont. Cependant, cela renverse la charge du mal, et les agents de la propagande occidentale ne peuvent s'y résoudre, sinon tout leur système mental s'effondre. Le bien ne peut qu'appartenir au camp des démocraties, même si elles sont très branlantes depuis le covidisme : chez nous, on en vient à considérer que les gens qui ne pensent pas comme Macron sont soit fous, soit sectaires, soit complotistes, soit terroristes.

Cela tiendrait si Macron était totalement sain d'esprit. Supposons qu'il le soit.

Chez nous, le satanisme n'existe pas. L'incendie de Notre-Dame n'est qu'un accident improbable survenu après l'oubli d'un mégot par un ouvrier peu consciencieux.

Quand on est capable de gober ça, alors on peut se permettre de ne pas croire au bien et au mal, et au combat entre ces deux entités.


On peut traduire ce combat entre les libertés et la dictature politiquement et temporellement, avec l'excellent exemple fourni par la dictature covidiste, qui n'a pas sauté aux yeux de la rédaction de France Info, qui s'est lâchée sauvagement dans la répression des antivax et des antipass. Pourtant, on pensait qu'on avait le droit de disposer de notre corps comme bon nous semblait en Occident...

Alors, le narratif russe est-il fou ?
« Nous comprenons clairement qu'aujourd'hui, il y a une lutte entre le bien et le mal », a ainsi lancé une sénatrice de Crimée annexée, Olga Kovidtki. L'écrivain Aleksandr Prokhanov, rédacteur en chef du journal nationaliste Zavtra, s'était dit « frappé » par l'avènement du terme dans un discours présidentiel. « Cela veut dire que la lutte contre l'Occident ne revêt pas seulement un caractère militaire, économique et politique, mais qu'elle est aussi religieuse et métaphysique ».

Depuis plusieurs semaines, le « satanisme » ponctue les coups de menton des plus zélés apôtres de la guerre. « Nous luttons pour l'existence de notre culture, contre les démons, contre le satanisme et contre l'Otan », a déclaré l'animateur Vladimir Soloviev, dans l'une de ses habituelles digressions à la télévision d'État. Un vernis de spiritualité entre deux appels à l'arme nucléaire.
Fabien Moudugenou a beau mettre des guillemets partout à satanisme, si la définition a légèrement changé depuis 2000 ans, elle reste fondamentalement compréhensible : c'est ce qui sépare les hommes, que Dieu passe son temps à unir, entre eux et avec Lui. On pourra se référer au latin religiere, relier, etc. Au hasard sur le Net :
Définition religion : phénomène (fait social). Religiere = apporter ses soins, vénérer ; ligare = lier (au sens d'attacher ensemble). Relation horizontale : lie les hommes à ce qu'il y a là haut, c'est-à-dire une transcendance.
Transcendance : au-delà de l'homme, dépasse raison humaine
Naturellement, tout ceci ne fait pas preuve, mais le déglinguage de la morale dans nos contrées démocrates sent très bon le satanisme, avec des élites qui sont d'ailleurs au sens propre sataniques, que ce soit culturellement, matériellement ou sexuellement. Quand on y pense sérieusement, il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre les élites mondialistes et le satanisme.




Alors que le monde occidental est dirigé par une secte, et une secte dangereuse, ce pouvoir mondialiste tente de salir - en toute logique ! - le christianisme orthodoxe russe, fondé sur des traditions solides, qui donnent ce mental indestructible au peuple russe. Chez nous, on ne peut pas en dire autant. En détruisant le socle religieux du peuple français, l'oligarchie a détruit le mental de la nation.

La fin de l'article du Moudugenou montre qu'il a bien appris sa leçon oligarchique, c'est-à-dire sataniste :
Aujourd'hui, conclut Antoine Nivière [professeur de civilisation russe à l'université de Lorraine], « ces discours permettent surtout au pouvoir de se dédouaner lui-même » dans sa guerre d'invasion. Il n'est pas certain, toutefois, que l'argument de la lutte contre Satan soit recevable devant la Cour pénale internationale, si celle-ci est amenée à juger les exactions commises en Ukraine.
On attend toujours le jugement des exactions américaines commises dans le monde depuis 1945, sinon depuis la naissance de la CPI (1er juillet 2002), ce qui prescrit de fait les crimes de l'Empire avant cela. Cependant, il reste l'Irak et l'Afghanistan. Qu'en pensent Moudugenou & Civière ?

Pour eux, nous allons ressortir les mots de Kadyrov, le démon de l'Occident.
La « désatanisation » est un concept œcuménique, ce qui présente un grand intérêt aux yeux du Kremlin, alors que les bataillons tchétchènes lui sont devenus indispensables en Ukraine. « Wallah, c'est le jihad », a résumé Ramzan Kadyrov, en prônant une « union des chrétiens et des musulmans » contre les forces du mal. Après avoir défini le « satanisme » comme son « ennemi numéro un », en mars dernier, le dirigeant tchétchène a livré une nouvelle diatribe contre « la démocratie satanique » en Occident, appelant à punir les blasphémateurs en Europe, tout en fustigeant l'interdiction de la polygamie aux États-Unis et en s'attaquant aux communautés LGBT, « esclaves de Satan ».
Cette union des chrétiens et des musulmans fait aussi peur au pouvoir mondialiste que l'union des populistes de droite et de gauche fait peur au pouvoir profond en France.