Ce mardi 21 février, Vladimir Poutine a pris la parole devant l'Assemblée fédérale de Russie. Dans un discours évoquant la situation internationale, il a dénoncé le rôle des Occidentaux dans l'enlisement de la guerre russo-ukrainienne. À ses yeux, ce conflit serait un prétexte pour "en finir" avec la Russie. Une accusation lancée alors que Joe Biden se trouve actuellement en voyage officiel en Pologne afin de réaffirmer le soutien américain à l'Ukraine.
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Le Chef du Kremlin a annoncé sortir de l'accord de désarmement nucléaire New START (Strategic Arms Reduction Treaty - Traité sur la réduction des armements stratégiques) passé en 2010 avec les États-Unis.

Quelles sont les raisons qui ont amené la Russie à entrer en guerre contre l'Ukraine ? Selon le président russe,
"il y a un an, pour défendre les habitants de nos régions historiques, pour éliminer la menace du régime néonazi ukrainien, la décision a été prise de conduire une opération militaire "." Nous allons atteindre nos objectifs", a-t-il ajouté.
"La prise d'otage" de l'Occident

Vladimir Poutine accuse les Occidentaux de vouloir anéantir son pays, rendus responsables de l'escalade militaire.
"Les élites occidentales ne cachent pas leur objectif d'infliger, comme elles le disent, une 'défaite stratégique à la Russie' (...) Ils ont l'intention de transformer un conflit local en une confrontation globale (...). Nous réagirons en conséquence".
"Tout ce qui était possible pour résoudre ce problème pacifiquement, pour négocier une solution afin de sortir de ce conflit difficile" a été fait, assure le chef du Kremlin. Selon ce dernier, les "maîtres occidentaux du régime de Kiev" auraient "pris en otage le peuple ukrainien".

Le président russe, qui estime "impossible de vaincre la Russie sur le champ de bataille", dénonce "une guerre de l'information de plus en plus agressive" menée contre son pays.

Vers une escalade à l'armement nucléaire ?

Après avoir considéré que le conflit doit se poursuivre "méthodiquement", Vladimir Poutine a annoncé que Russie suspend sa participation au Traité New START.

Cet accord visait à accélérer un désarmement nucléaire mutuel entre les puissances étasunienne et russe. Entré en vigueur en 2011 pour une durée de dix ans, celui-ci a été prolongé jusqu'en 2026.

"La Russie ne se retire pas du traité", précise le Chef du Kremlin qui appelle cependant les autorités à se tenir "prêtes pour des tests d'armes nucléaires" au cas où les États-Unis décideraient d'en réaliser eux-mêmes en premier.

Outre-Atlantique, Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, évoque "l'absurdité dans l'idée que la Russie est sous une forme de menace militaire de la part de l'Ukraine ou de quiconque d'autre", en ce qui concerne le risque de recours à l'atome.

Du côté de la Chine

Sur la scène géopolitique, cette potentielle escalade à l'armement nucléaire inquiète la Chine. Le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang juge que le conflit en Ukraine "s'intensifie et devient même hors de contrôle".

Il appelle à "promouvoir le dialogue" et indique que son pays continuera "à travailler avec la communauté internationale pour (...) répondre aux inquiétudes de toutes les parties et chercher la sécurité commune", a ajouté l'officiel chinois lors d'une conférence à Pékin.

Du côté de la France

Dans un communiqué, Anne-Claire Legendre, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, a appelé la Russie à "faire preuve de responsabilité et à revenir au plus vite sur son annonce de suspension" à sa participation au traité russo-américain New START sur le nucléaire. Paris "rappelle que le traité New START constitue un instrument essentiel de l'architecture internationale de maîtrise des armements nucléaires et de stabilité stratégique".