donald trump
Donald Trump clôt une déclaration récente par ces mots : « Je détruirai l'état profond et je restaurerai un gouvernement contrôlé par le peuple et pour le peuple. » Cette déclaration en dix points est une déclaration de guerre à l'égard du "deep state" américain.

Cet état dont on ne peut nier l'existence1 est à l'origine de l'assassinat de John Kennedy, et très vraisemblablement de la destitution de Richard Nixon, sans parler de la tentative de destitution à l'égard de Donald Trump. Tenir de tels propos est quasiment suicidaire. Qu'adviendrait-il s'il disparaissait de la scène politique ?


En écoutant les propos de l'ancien président, deux discours de John Kennedy me reviennent en mémoire : le discours de remise des diplômes à l'American University du 10 juin 1963, et le discours à l'association des médias et éditeurs du 27 avril 1961. Dans le premier qui intervient huit mois après la crise de Cuba, Kennedy prône la paix, sous-entendu une accalmie dans les relations américano-soviétiques. Il a, ce jour-là, signé son arrêt de mort même si d'autres éléments sont à prendre en considération dans son assassinat. Dans le second discours, il décrit sans ambages sa solitude devant ce qu'il appelle « une conspiration monolithique et impitoyable qui repose principalement sur des pratiques secrètes pour accroître sa sphère d'influence. »

Face à cet état profond qui doit être détruit, il demande l'assistance des médias :
« Je demande votre aide face à cette tâche immense afin d'informer et d'alerter le peuple américain. »
Avec le recul du temps, on est tenté de penser que c'était là une démarche bien innocente, voire naïve de sa part...

Les propos de Trump rappellent ceux de Kennedy. Comme lui, il a pris, semble-t-il, un grand risque. Sous un calme apparent, les tensions sont extrêmement vives aux États-Unis. Certains analystes n'hésitent pas à évoquer la possibilité d'une nouvelle guerre civile. Qu'en sera-t-il ? Fort heureusement, le pire n'est jamais certain.
Note :

1. The American Deep State, Peter Dale Scott (2015)