Le cyclone tropical "exceptionnel" Chido a semé le chaos samedi à Mayotte. Le bilan humain est très difficile à établir mais "il y aura certainement plusieurs centaines" de morts, indique ce dimanche le préfet de ce département français de l'océan Indien.
Mayotte recense ce dimanche les énormes dégâts semés la veille par
le cyclone Chido dans le département le plus pauvre de France, où les secours s'organisent.
Avec des rafales observées à plus de 220 km/h, l'ouragan est le plus intense a frappé le territoire ultramarin depuis plus de 90 ans, selon Météo France. "
Il y aura certainement plusieurs centaines" de morts,
"peut-être approcherons-nous le millier, quelques milliers", a déclaré ce dimanche François-Xavier Bieuville, le préfet de Mayotte, sur Mayotte la 1ʳᵉ.
Des cases ont été anéanties, des toits se sont envolés, des poteaux électriques sont à terre, des arbres déracinés...
"L'hôpital est touché, les écoles sont touchées. Des maisons sont totalement dévastées", a indiqué le maire de Mamoudzou. "
Le phénomène n'a rien épargné sur son passage."Un bilan difficile à établirLe ministère de l'Intérieur a indiqué ce dimanche matin qu'
au moins 14 morts et plus de 250 blessés ont été enregistrés au centre hospitalier de Mayotte. "
C'est extrêmement difficile d'avoir un décompte officiel", a souligné le préfet sur Mayotte à la 1ʳᵉ.
"Quand on voit les images des bidonvilles notamment, je n'imagine pas que nous n'ayons pas plus de victimes, malheureusement."
Il
"faudra sans doute des jours" pour
"affiner" le bilan humain, estimait samedi soir Bruno Retailleau à la sortie d'une réunion interministérielle de crise, évoquant
un "habitat précaire complètement détruit", qui concerne au moins un tiers de la population (soit quelque 100.000 habitants) du département le plus pauvre de France.
Le ministre de l'Intérieur démissionnaire est attendu ce lundi à Mayotte, en compagnie de son homologue des Outre-Mer, François-Noël Buffet.
Un casse-tête logistiqueLa situation laisse présager de
sévères difficultés d'approvisionnement en eau dans un archipel déjà soumis à des coupures. Par ailleurs, plus de 15.000 foyers ont été privés d'électricité, d'après la ministre de la Transition écologique démissionnaire Agnès Pannier-Runacher, et les appels téléphoniques, y compris d'urgence, ont de leur côté été drastiquement limités, ce qui ne facilite guère le recensement des besoins.
Côté secours, quelque 1.600 policiers et gendarmes sont déjà déployés à Mayotte, pour
"porter secours à la population et prévenir d'éventuels pillages". À partir du début de semaine, 162 militaires de la Sécurité civile et sapeurs-pompiers de l'Hexagone viendront renforcer les 110 pré-positionnés dans l'archipel depuis vendredi. Des renforts venus notamment
du Gard, de Haute-Garonne ou
du Tarn. Bruno Retailleau a annoncé samedi l'envoi en
"cinq vagues successives de renforts jusqu'à mercredi, soit environ
"800 personnes ainsi que du matériel, mais aussi du personnel médical".
De son côté, le ministre démissionnaire des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé l'envoi d'un avion de transport militaire A400M de la France hexagonale à Mayotte, accompagné d'une frégate et d'un hélicoptère. Un pont aérien et maritime va être mis en place pour acheminer depuis l'île de La Réunion des personnels et matériels de secours, mais aussi de l'eau et de la nourriture.
Problème de taille : pour l'instant, l'aéroport de Mayotte est fermé, sa tour de contrôle ayant été endommagée par le cyclone. Il n'est
"pas question" d'y poser des avions de ligne à ce stade, mais un
"pont aérien" à partir de La Réunion va permettre de faire atterrir à Mayotte, à 1.700 km de là, des appareils militaires et de la sécurité civile, avait expliqué samedi soir à la sortie d'une réunion de crise le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau. Un premier avion DASH de la sécurité civile a atterri à 15 h 30 locales (13 h 30 à Paris) à Mayotte avec en particulier du matériel médical et des poches de sang, selon la sécurité civile et la préfecture de la zone de défense du sud de l'océan Indien. Deux avions militaires de type CASA embarquant notamment des personnels et matériels médicaux et d'EDF doivent suivre.
Les services de l'État indiquent également qu'un navire de la Marine nationale de type Champlain doit prendre la mer dans l'après-midi de dimanche avec à son bord "
du matériel militaire, des vivres et du matériel EDF".
La Croix-Rouge va envoyer sur place des "lots d'urgence", composés
"de kits de reconstruction de l'habitat, de bâches, de lampes solaires, de kits hygiène, de générateurs de savon, de tentes", selon Christian Pailler, qui supervise l'action de l'ONG dans l'océan Indien. D'autres lots sont en préparation,
"plutôt axés cette fois sur le traitement d'eau", ainsi qu'un
"hôpital modulaire".
Commentaires des Lecteurs
un "habitat précaire complètement détruit". Que pouvez-vous avoir comme habitat avec un revenu annuel dépassant guère les 3000€ ?
Tiens, il est disponible désormais ?
Depuis des années, Mayotte crève de soif au millieu de l'indifférence politique...Il a fallu une catastrophe prévisible dans cet océan pour que la France se souvienne qu'elle avait le matériel ? Runnier-Panacher à l'époque était sourde et trop préoccupée par les cours du pétrole et Darmanin qui ne pensait qu'a envoyer plus de crs la-bas pour 'la sécurité '...
Il faut espérer que le matériel va fonctionner maintenant...je m'attends à ce qu'il soit obsolète et surtout insuffisant, bien entendu. Mais ce n'est pas le problème de Retailleau la mogette ! Beaucoup de renforts en képis, surtout ! Pauvres habitants...
"Vous n'aurez plus rien et vous serez heureux" !!
et que la continuité du "gouverne-ment maçonnique" puisse être assurée !!!
Les cyclones je connais, 20 ans de Réunion, j'en ai vu de toutes les forces. Je sais que les Comores, Mayotte donc, n'y sont pas habitués, les météors ne passe passe que rarement aussi haut et sont souvent brisés par la pointe de Madagascar ava
Il y a un truc que me chiffonne dans tout ça.
Les cyclones je connais, 20 ans de Réunion, j'en ai vu de toutes les forces. Je sais que les Comores, Mayotte donc, n'y sont pas habitués, les météores ne passent que rarement aussi haut et sont souvent brisés par la pointe de Madagascar avant cela, la sécurité des bâtiments n'est pas prévu pour, d'où les ravages sur les cases bois sous tôle et surtout sur les toits qui contrairement à Réunion ne sont pas scellé pour y résister où il est d'ailleurs facile de voir ce qui ont été mal fait, ils sautent à la moindre phénomène violent.
Ce que je comprends moins, outre le fait d'avoir l'œil directement sur l'île qui n'est pas anodin, ce sont les annonces catastrophiques sur un probable nombre colossal de morts. Même le Mozambique à l'Ouest, bcp plus pauvre, n'en a jamais autant et pourtant ils se font tabasser bien plus souvent. Que dire de Madagascar qui n'est pas mieux loti et que ce ramasse régulièrement des monstres, dont l'un des pires jamais enregistré: Gafilo. Oui, parce que 200km/h en pointe, c'est loin d'être un monstre.
Il y a un truc qui cloche dans les déclarations, surtout que les images du destruction sont toutes tournées au même endroit (oui, c'est le même quartier bois sous tôle, ça se voit), la station service détruite, mais qui ne l'est pas. Ça ne cache peut être rien d'autre que l'effroi et une bonne dose de panique (quand on a jamais connu de vrai cyclone, c'est très flippant), mais il y a quand de quoi s'interroger.
Pour note, Gafilo touché les côtes Malgache a un peu moins de 300km/h et a atteint les 320 en mer avant cela. C'est ça, un monstre.
Le véritable problème là-bas, c'est moins les ouragans que le fait que les Commores se vident de leurs habitants qui font tout ce qu'ils peuvent pour venir dans ce territoire français, sans qu'aucun gouvernement n'en prenne la mesure.
Ça mériterait une politique adaptée pour que le territoire n'exerce plus cette attraction et le problème disparaitrait Le laisser faire est la pire des choses.
Maintenant, le cyclone est-il une réponse politique ?