On y voit des hommes extraire de la plate-forme d'un camion plusieurs cadavres - au moins sept - ensanglantés, et les jeter, l'un après l'autre, depuis un pont, dans l'Oronte, le fleuve qui traverse Hama, théâtre de manifestations et de troubles violents depuis des semaines. Et bastion de l'opposition islamiste radicale des Frères musulmans syriens. Si les lieux sont très facilement identifiables par des ressortissants d'Hama, on pourrait toujours se poser des questions quant à l'identité des criminels. Mais les cris de « Allah o Akbar ! » dont ils ponctuent leurs profanations renseigne assez sur l'origine de ces hommes : des sympathisants ou des activistes des Frères musulmans dont on sait qu'ils disposent d'armes. On le voit assez bien dans une autre vidéo, envoyée par un autre visiteur de notre site ; longue cette fois de 11 minutes, elle nous promène dans un quartier de Hama livré à l'insurrection. Une insurrection armée comme en témoignent les combattants de style « moudjahidin » avec leur keffieh sur le visage et leurs armes automatiques - AK 47 - ou fusils à pompe Remington ou Franchi au poing (voir photos ci-dessous) ; on entend tout au long de ce « reportage », à l'évidence effectuée au téléphone portable, des bruits de fusillade ; on distingue aussi quelques barbus archétypaux vêtus de la djellaba traditionnelle. Ce film-là se conclut sur la vue des cadavres ensanglantés entassés sur la plate-forme du camion.
La violence de la première vidéo devrait « interpeller » les gouvernements occidentaux qui s'indignent à longueur de temps sur la violence de la répression bachariste. A l'évidence, il y en a une autre, de violence, à l'oeuvre en Syrie. Mais cette vidéo sera-t-elle diffusée par nos médias, ou restera-t-elle noyée dans l'immensité de You Tube ? Et si elle est diffusée, nos commentateurs ne transformeront-ils pas ces cadavres en victimes de Bachar al-Assad ? Nos journalistes et nos politiciens n'aiment pas qu'on écorne leurs scénarii politiquement corrects et manichéens, qui leur permettent de « vendre » une politique, et même une guerre, à leurs opinions pas ou mal informées. En tout cas, ils ne pourront pas dire qu'ils ne savaient pas !
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