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Publiée en 2004 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), une étude documentait une relation directe entre le cancer du sein et l'usage d'antibiotiques. Après une brève agitation, l'étude a tout bonnement disparu de la conscience du public et de la médecine moderne. Ce qui rend cette étude digne d'intérêt, c'est qu'elle n'a pas été démentie. Depuis sept ans, une étude démontrant un grave inconvénient de l'une des méthodes les plus vantées de la médecine moderne n'a toujours pas été réfutée, et pourtant son importance est totalement méprisée.

Ce que cela révèle sur les objectifs et les intentions des procédés allopathiques, techniques et médicaments, est au mieux décourageant. On aurait pensé que les médecins seraient particulièrement inquiets du fait que le premier outil de soin des patients est clairement associé à une maladie mortelle. Pourtant, il n'y a eu aucun tollé, aucun changement concernant les méthodes. Chaque jour, des médecins attrapent leur bloc d'ordonnances et préconisent des antibiotiques à des patients pour des raisons les plus frivoles. Et ils ne parlent pratiquement jamais du risque accru de cancer à leurs patients, les victimes.

Les auteurs de l'étude se sont aperçus que leurs carrières sont en danger s'ils laissent l'étude en l'état. C'est pourquoi, un an après, ils en ont pondu une autre. Ils ont usé d'un charabia des plus tortueux jamais imaginés pour cacher les évidences de leur première étude. Voici la première phrase de leurs conclusions :
Par rapport au non usage, l'usage d'antibiotiques avant le diagnostic de cancer du sein n'a pas été lié à un profil de tumeur moins bénigne (tel que mesuré en taille et classe au stade de cancer), des tumeurs négatives des récepteurs des œstrogènes, ni associé à des caractéristiques de tumeur du sein moins bénignes.
Leur conclusion déclare :
Globalement, nous n'avons trouvé aucun lien entre l'usage d'antibiotiques et les caractéristiques des tumeurs du sein et aucun gradient dose/effet. Cependant, les résultats sont cohérents avec la possibilité que l'usage d'antibiotiques puisse augmenter le risque de tumeurs moins bénignes.
Hein ? Que l'usage d'antibiotiques soit lié à « un profil de tumeurs moins bénignes » n'a absolument rien à voir avec le fait que leur usage soit associé à davantage de tumeurs.

Le gradient dose/effet se réfère au degré de nuisance ou de bienfait d'un médicament par rapport à la quantité de médicament utilisée. Il n'y a aucune raison de présumer qu'il existe quelque relation de ce genre entre le type ou la gravité d'un cancer et l'usage d'antibiotiques. C'est intéressant s'il y a un tel lien, mais l'absence de lien ne nous apprend rien.

Pourtant, il y a pire. Les auteurs ont dû admettre que leur étude antérieure montre un lien direct entre le cancer du sein et l'usage des antibiotiques, alors ils ont utilisé un charabia alambiqué pour la justifier en essayant de montrer l'absence de lien :
Si l'usage des antibiotiques joue un rôle dans le développement du cancer du sein, alors il est concevable qu'il puisse également concerner les caractéristiques de la tumeur, comme l'état, la classe (grade) ou l'état des récepteurs hormonaux.
Fondamentalement, ce que les auteurs ont tenté de montrer, c'est que, chez les femmes qui ont pris des antibiotiques et celles qui n'en ont pas pris, l'absence de différence dans les tumeurs démontre d'une façon ou d'une autre que les antibiotiques n'ont rien à voir avec l'existence des tumeurs.

Les auteurs ont choisi des caractéristiques de certaines tumeurs et ont conçu une étude pour montrer l'absence de lien entre l'usage d'antibiotiques et ces caractéristiques tumorales particulières. Pourtant, il n'a pas été montré que les caractéristiques des tumeurs ont un rapport quelconque avec le fait qu'il y a un lien entre l'usage d'antibiotiques et le cancer.

L'étude contient quelques-uns des parlers et réflexions les plus tordus et torturés jamais présentés à un public soi-disant avisé.

La médecine fondée sur des données probantes

Voilà la soi-disant médecine factuelle en action. La médecine fondée sur des preuves est une escroquerie. Comme cela saute aux yeux du fait du charabia alambiqué utilisé par les auteurs pour tenter de réfuter leur conclusion gênante antérieure, cela n'a aucun sens quant à ce qui est mieux pour les patients. La médecine factuelle n'est rien de plus qu'une comédie destinée à donner l'impression que les procédés servant à la pratique médicale moderne sont étayés par des preuves solides.

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Plutôt que de regarder honnêtement l'étude qui montre un lien entre l'usage d'antibiotiques et le cancer du sein, la réaction immédiate a été de tenter de nier les résultats à l'aide d'une étude sans rapport. Le pouvoir du monde médical moderne est si grand que les auteurs qui ont découvert le lien ont essayé de montrer que leurs résultats étaient erronés. Si leur objectif était de protéger le public, ils auraient dû essayer de découvrir les liens entre les antibiotiques et les autres cancers. À la place, ils ont abandonné leurs recherches prometteuses.

Il existe une explication évidente de la raison pour laquelle les antibiotiques sont liés au cancer du sein et probablement à la plupart des autres *. Les antibiotiques attaquent toutes les bactéries, pas seulement celles visées, qui causent des problèmes. Ils tuent les bactéries intestinales, qui ont évolué avec nous dans une relation symbiotique, dont notre vie dépend absolument. En fait, les bactéries intestinales constituent l'une des lignes de défense les plus importantes de l'organisme contre les maladies. En prenant des antibiotiques, nous endommageons notre système auto-immune. Il n'est donc pas étonnant qu'il y ait un lien entre le cancer et les antibiotiques.

La propension de la médecine allopathique moderne à traiter le corps comme un ensemble de pièces disparates et sans lien se voit dans le lien antibiotiques-cancer profondément dommageable. La soi-disant médecine factuelle joue bien dans ce paradigme. Plutôt que de regarder les résultats chez les patients considérés comme des êtres humains complets, la médecine factuelle s'autorise à observer des bouts, à supposer qu'un résultat dans un domaine puisse être décrit bon pour la santé. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.

S'il peut y avoir une place pour elle, le fait est que la nature fondamentale de la médecine allopathique est nuisible, qu'elle doit faire plus de mal que de bien. La médecine factuelle est une imposture, un moyen de dresser un écran de fumée pour cacher le tort fait et donner une impression de bienfait qui, trop souvent, n'existe pas.

* Veuillez noter que c'est simplement une méthode possible liant les antibiotiques au cancer. Il pourrait bien être différent.