Publiant leurs travaux dans Proceedings of the National Academy of Sciences, des chercheurs de l'Université de Genève suggèrent qu'au Paléolithique, les croisements entre notre espèce et l'Homme de Néandertal, établis en 2010, devaient toutefois être extrêmement rares ou peu féconds.

Si l'on sait, depuis 2010, que 1 à 4% du patrimoine génétique des eurasiens actuels est d'origine néandertalienne, que cela représente-t-il, plus précisément, en termes de 'rencontres' entre nos ancêtres et nos anciens cousins, au cours des quelques 10.000 ans durant lesquels ils ont été contemporains ?

En se penchant sur les génomes de Chinois et de Français d'aujourd'hui, Mathias Currat et Laurent Excoffier, du département d'anthropologie de l'Université de Genève (Suisse), ont simulé, à l'aide de logiciels, la part probable d'ADN néandertalien présente en ceux-ci, en fonction de différents taux de fréquence de tels croisements. Des simulations qu'ils ont ensuite rapprochées des données génétiques réelles. Résultats : une relation ne s'est avérée féconde que tous les 23 à 50 ans, soit un taux de fécondité d'à peine 2%.

Des résultats qui pourraient avoir (au moins) deux causes : soit les rejetons hybrides étaient peu viables mais dans ce cas, nous dit Laurent Excoffier, les traces génétiques néandertaliennes en nous seraient plus variables et plus inégales, soit ces rapports sexuels entre les deux humanités seraient en fait d'une grande rareté.