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Des chercheurs de l'ESA ont découvert que la comète Hartley 2, passée récemment près de la Terre, comportait une eau de composition chimique semblable à celle des océans terrestres. Une piste intéressante pour expliquer l'un des plus grands mystères de l'univers : la présence d'eau sur Terre.

Bien que cela paraisse étonnant, l'eau est probablement un élément étranger à la Terre. En effet, si les scientifiques ne sont toujours pas d'accord sur son origine exacte, ils s'accordent cependant sur le fait que, lors de la formation du système solaire, la Terre était tellement chaude que la plupart des éléments volatils, dont l'eau, se sont évaporés. Seules quelques régions relativement lointaines, au delà de l'orbite de Mars, en ont conservé une grande quantité.

Un grand nombre de chercheurs pensent donc que l'eau a fait son retour plusieurs millions d'années après la formation de la Terre, sous forme de glace transportée à bord de petits corps célestes : les astéroïdes et, dans une moindre mesure, les comètes. Toutefois, des astrophysiciens travaillant avec le télescope spatial Herschel de l'Agence spatiale européenne (ESA) ont découvert, pour la toute première fois, que les comètes avaient probablement joué un rôle plus important que prévu dans l'apparition de l'eau sur Terre, rapporte l'AFP.

Pour faire une telle trouvaille, ils ont analysé la comète Hartley 2, passée en 2010 par le système solaire à 18 millions de kilomètres de la Terre et ce qu'ils ont démontré s'est révélé très surprenant. La comète contenait de l'eau dont la composition chimique s'est avérée très proche de celle de l'eau des océans terrestres. "Nos mesures ont montré que l'eau de la comète contient un atome de deutérium pour 6.200 atomes d'hydrogène", un taux très proche de celui de la Terre qui est d'environ un atome pour 6.400 d'hydrogène, explique Paul Hartogh de l'Institut Max Planck de recherches sur le système solaire (MPS).

Cette composition suggère alors que les comètes auraient pu apporter bien plus que les 10% d'eau terrestre qu'on leur accordait jusqu'ici.

Un apport à confirmer et à évaluer

Pourtant, ce n'est pas la première comète que les astrophysiciens analysent mais jusqu'ici les six candidates avaient démontré une concentration en deutérium, un isotope naturel de l'hydrogène beaucoup plus importante. Ainsi, les scientifiques ont précisé qu'il sera tout de même nécessaire d'analyser de nombreux autres échantillons pour mieux évaluer l'apport en eau des comètes sur Terre mais "des comètes du type de Hartley 2 doivent désormais bien être prises en compte", souligne le chercheur.