Les autorités de l'archipel espagnol des Canaries ont annoncé mardi l'évacuation d'habitants d'un village de l'île de Hierro, craignant une nouvelle éruption sous-marine plus proche de la côte et plus dangereuse que celle de la veille, la première depuis 40 ans.

"Devant l'évolution de l'épisode sismique qui touche l'île de Hierro, et comme mesure préventive, nous procédons au déplacement de la population de La Restinga au point prévu par le plan de protection civile qui est le terrain de football", a indiqué à l'AFP une porte-parole des autorités locales.

Cette mesure de précaution a été prise au lendemain d'une éruption volcanique sous-marine à cinq kilomètres de l'île de Hierro et "en prenant en compte la possibilité de la migration du foyer éruptif vers la côte", ont précisé les autorités des Canaries dans un communiqué.

L'évolution actuelle "pourrait être une preuve que le phénomène éruptif qui s'est passé hier se rapprocherait", a affirmé le directeur général des services d'urgence des Canaries Juan Manuel Santana, lors d'une conférence de presse.

Et "cela pourrait signifier une éruption dans des eaux moins profondes, ce qui implique un risque accru d'interraction entre l'eau et le magma et une réaction explosive plus importante", a-t-il ajouté.

Une cellule de crise a été mise en place et le village de La Restinga a été placé au niveau d'alerte maximum (rouge) mais le reste de l'île de Hierro reste en alerte jaune, deuxième niveau d'une échelle de trois, a précisé ce responsable.

Les habitants de la zone la plus proche de la mer "ont été évacués vers le terrain de football qui est dans la partie la plus élevée du village", a ajouté M. Santana, sans préciser le nombre de personnes concernées.

La Restinga, un village de quelque 500 habitants, est le point le plus proche de l'éruption qui a eu lieu lundi, 48 heures après une secousse de 4,3 sur l'échelle ouverte de Richter, la plus forte sur quelque 9.000 enregistrées sur place ces dernières semaines. La plupart ne sont pas ressenties par les quelque 11.000 habitants de l'île.

Les experts et les autorités locales ont indiqué que l'éruption ne serait pas visible sur l'île, car elle se déroule à une profondeur située entre 600 et 1.200 mètres. Ils ont ajouté qu'ils n'étaient pas en mesure de déterminer si d'autres éruptions pouvaient survenir.

Perchée dans l'Atlantique sur un ancien volcan sous-marin, Hierro vit depuis le 19 juillet au rythme d'une multitude de secousses sismiques qui inquiètent les vulcanologues, ceux-ci craignant une éruption sur l'île elle-même.

Le 27 septembre, les autorités avaient ordonné l'évacuation temporaire d'une cinquantaine de personnes, dont des touristes, de leurs maisons adossées au flanc d'un volcan de l'île, après une secousse de magnitude 3,4.

Les Canaries n'avaient pas connu d'éruption depuis celle du Teneguia, sur l'île de La Palma, en 1971.