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Les troubles du sommeil entraînent fatigue et troubles de l'humeur.D.R.
Une personne sur trois se plaint de son sommeil. Un phénomène qui n'est certes pas nouveau mais qui s'amplifie. Ces troubles "encore imparfaitement prévenus et traités" peuvent avoir des conséquences parfois dramatiques, ont rappelé, le 25 novembre, les Académies nationales de médecine et de pharmacie. En cinquante ans, le temps de sommeil moyen a diminué de 1 h 30 pour s'établir à 6 h 58 en semaine et à 7 h 50 le week-end, selon l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).

Favorisés par les nouvelles habitudes de vie - notamment le temps passé devant les écrans, surtout chez les jeunes -, les troubles du sommeil entraînent fatigue et troubles de l'humeur. Plus grave, ils peuvent causer la somnolence au volant. Sans parler de l'absentéisme ou des difficultés scolaires. La dette de sommeil pourrait aussi être à l'origine de maladies cardio-vasculaires, voire de cancers.

Les Académies de médecine et de pharmacie préconisent de "faire du sommeil de l'enfant et de l'adolescent une question de santé publique". Ceux-ci, qui "se couchent de plus en plus tard, ont une dette de sommeil de plus en plus importante, qui entraîne une grande fatigue, laquelle peut avoir des effets sur leur vigilance et leur performance", constate le professeur Yvan Touitou, chronobiologiste, membre de l'Académie de médecine.

Or un enfant ou un adolescent se plaignant régulièrement d'être fatigué doit être écouté, souligne le professeur Touitou. Les parents ont l'impression qu'il suffit de dormir plus pendant le week-end. Or il faut se coucher et se lever à heures régulières, y compris le week-end, insistent les spécialistes.

Conséquence de cette dette de sommeil : de plus en plus de personnes souffrent de désynchronisation de leur horloge biologique (avance ou retard de phase des rythmes circadiens). Si l'on ne fait rien, l'enfant ou l'adolescent se retrouvent dans une situation de retard de phase qui peut se transformer en troubles du sommeil.