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Une équipe austro-britannique, réunie dans le cadre d'un vaste projet d'exploration du site anglais de Stonehenge et de ses environs, a établi récemment l'existence d'anciennes structures probablement liées à un culte du Soleil, et bien antérieures à la mise en place des fameux mégalithes.

La (les) découverte(s)

Étudiant depuis l'été 2010 le sous-sol du célèbre site de Stonehenge (sud de l'Angleterre), des archéologues de l'Université de Birmingham et de l'Institut de recherches Ludwig Boltzmann de Vienne ont fait trois nouvelles découvertes.

D'abord, deux fosses, ayant vraisemblablement contenu de grandes pierres, des poteaux ou des feux, et positionnées sur le Neolithic Cursus pathway, une piste étroite et ovale, déjà connue des archéologues, située à environ 500 m au nord de la partie principale de Stonehenge.
Ensuite, une trouée - jusqu'alors ignorée - au milieu du côté nord de ce Cursus (lequel comprend deux fossés linéaires parallèles, avec des talus de chaque côté, et fermés au bout).

Enfin, un nouvel ensemble de grandes fosses, en forme de fer-à-cheval, au nord-est de Stonehenge.
L'interprétation de ces nouveautés et les données déjà connues, notamment les positions relatives des différents éléments du site, esquissent l'image d'un vaste sanctuaire dédié au Soleil, déjà utilisé peut-être 500 ans avant l'époque où furent érigés les fameux mégalithes (vers 5 000 ans BP).

Une archéologie high-tech

Chapeauté par l'IBM Visual and Spatial Technology Centre de l'Université de Birmingham, le Stonehenge Hidden Landscapes Project est le plus important projet dans le domaine des fouilles virtuelles. Utilisant l'imagerie géophysique, il révèle et recrée visuellement le paysage préhistorique de l'endroit.

« Notre connaissance des paysages qui existaient autrefois autour de Stonehenge s'accroît de façon spectaculaire au fur et à mesure que nous examinons les nouveaux résultats des relevés géophysiques. Nous pouvons voir, avec de riches détails, non seulement de nouveaux monuments, mais aussi des paysages entiers liés à l'activité humaine passée, sur des milliers d'années, conservés sous la surface sous forme de structures telles que fosses ou fossés », explique Paul Garwood, Maître de conférences en Préhistoire à l'Université de Birmingham.

Une disposition spatiale précise

Les 'nouveaux' puits (ou plutôt leur contenu) auraient pu baliser un itinéraire processionnel lié à des rituels autour du solstice d'été. La trouée dans le bord du Cursus est interprétée, elle, comme une porte d'accès pour ces processions.

« Il est possible que les processions, le long du Cursus, se déplaçaient depuis le puits situé à l'est, au lever du Soleil, (...) suivant la course de celui-ci, pour (...) revenir à l'ouest, atteignant le puits ouest au coucher du Soleil, pour marquer le jour le plus long de l'année. Les observateurs de la cérémonie auraient pu être placés au niveau de la 'Heel Stone', avec laquelle les deux puits sont alignés. (...)Ces découvertes passionnantes montrent que, même si Stonehenge a été finalement le plus important monument de l'endroit, il peut, à certains moments, n'avoir pas été le seul (...) foyer rituel », explique le Pr Vince Gaffney, directeur de l'étude.

« Les résultats de cette nouvelle recherche nous aident à apprécier toute la complexité de ces anciennes activités, et combien ces sociétés étaient intimes avec le monde naturel », conclut-il.

(NB. la Heel Stone, ou 'pierre-talon', est un mégalithe situé près de l'entrée nord-est du site).

Sources :

BBC,
The Australian