Traduction copyleft de Pétrus Lombard pour Alter Info

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Le rapport qui suit est basé sur le travail du statisticien John Williams de shadowstats.com [Statistiques fantômes du gouvernement].

Rapportés aujourd'hui (vendredi 6 janvier), les 200.000 nouveaux postes salariés de décembre sont surévalués d'au moins 82.000 emplois. Comme du fait de la croissance démographique, environ 130.000 nouveaux emplois sont nécessaires chaque mois pour garder le même niveau, les chiffres de l'emploi de décembre indiquent en réalité que l'économie zunienne a encore perdu 12.000 jobs.

Parmi les emplois déclarés, quarante-deux mille résultent d'un défaut du modèle d'ajustement saisonnier du BLS (Bureau des statistiques du travail), qui produit un faux rebond dans les statistiques du travail de décembre.

Quarante mille jobs résultent de la modélisation « naissances/décès » dont se sert le BLS pour estimer le bilan net des emplois perdus non déclarés par les fermetures d'entreprise et des emplois gagnés par les nouveaux lancements d'entreprises. Le modèle est construit pour représenter les temps normaux. Durant le maintien de la débâcle de cette récession prolongée, le modèle surestime les nouveaux emplois des entreprises créées et sous-estime les pertes d'emplois des entreprises qui ferment.

Les taux de chômage officiel (U3 et U6) ne s'appliquent plus à l'ensemble des chômeurs. L'administration Clinton a cessé de compter comme chômeurs ceux qui ont renoncé à chercher un emploi pendant un an ou plus. Aucun travailleur découragé n'est inclus dans la mesure couramment rapportée U3. La mesure U6 inclut les travailleurs découragés depuis moins d'un an.

En d'autres termes, plus une économie est enfoncée dans le marasme, moins sont fiables les taux officiels du chômage pour mesurer l'ampleur du chômage. Mesuré par l'U3, le taux de chômage de décembre était de 8,5% ; mesuré par l'U6, qui comprend les travailleurs découragés depuis peu (moins d'un an), le taux est de 15,2%. La mesure de John Williams, qui compte les chômeurs de longue durée, est de 22,4%.

En d'autres termes, le taux réel du chômage vaut 2,6 fois le taux de l'U3 couramment rapporté, qui est le taux mis en exergue par les décideurs et la presse financière.