Visage psychopathe, à gauche, et prototypique, à droite.
Il serait possible de reconnaître un psychopathe à son visage.
Peut-on reconnaître un psychopathe au premier regard ? Faites vous-même l'expérience, et observez les deux photographies ci-dessous. Elles ont été obtenues par Nicholas Holtzman et ses collègues de l'Université de Washington à St Louis. Ils ont réuni les visages de 209 personnes présentant des niveaux élevés de psychopathie, les fusionnant en un visage de psychopathe typique (à gauche). Précisons qu'il ne s'agit pas ici de criminels en série ou d'individus hyperviolents. Ces personnes sont intégrées à la société civile, mais présentent des traits psychologiques qui forment la personnalité psychopathe : manque de sincérité dans l'échange, volonté de contrôler autrui, mensonge et manipulation, difficulté à prendre conscience du mal causé à autrui, absence de scrupules, insensibilité, froideur, déni de sa propre responsabilité pour des actions nuisibles, impulsivité, réaction violente aux critiques, incapacité à tenir des engagements.
La même opération de fusion de visages a été réalisée avec des personnes obtenant de faibles scores de psychopathie, afin d'obtenir un visage standard représentant l'individu prototypique (à droite). Des observateurs qui ignoraient l'expérience ont dû indiquer lequel des deux visages était, selon eux, celui d'un psychopathe. Les trois quarts des 105 observateurs testés ont donné la bonne réponse.
Cette expérience montre que certains indices indiquent, sur le visage, si une personne a ou non une personnalité psychopathe. La question est maintenant de savoir comment une telle extériorisation de la personnalité est possible. Selon une hypothèse, la tendance psychopathe et certains traits du visage seraient hérités de façon conjointe. D'après une autre, seuls les traits du visage seraient hérités biologiquement, mais susciteraient auprès de l'entourage certaines réactions de peur ou de distance : devant ces réactions, la personne dotée d'un tel visage développerait des caractéristiques psychiques telles que la froideur ou la manipulation. Quoi qu'il en soit, il reste en partie hasardeux de vouloir deviner si une personne rencontrée par hasard est un psychopathe. Au-delà de la première impression, le diagnostic reste affaire de spécialistes.
Pour en savoir plusN. Holtzman, in Journal of Research in Personality, vol. 45, p. 648, 2011.
Commentaire : Sans compter que même des spécialistes comme Robert Hare s'y trompent et peuvent se faire avoir. Prétendre qu'on peut reconnaître un psychopathe au faciès est naïf, voire de la désinformation délibérée - et ce, même s'il existe certains traits typiques, à en croire les victimes de psychopathes - par ex, un regard intense, un côté charmeur, etc. Mais il est dangereux de procéder sur le seul critère physique ou comportemental. Une personne pourra avoir un regard intense ou faire montre de froideur ou d'impulsivité sans pour autant être un psychopathe. Les meilleurs psychopathes sont souvent indétectables. On les reconnaît à leurs fruits : les vies détruites qu'ils laissent dans leur sillage.
En effet, je pense que la physiognomonie [Lien]est plus subtile que de juger l'apparence. Il faut avoir une sensibilité particulière tout comme les bébés ou certains animaux pour ressentir le côté néfaste ou bon d'une personne.
Surtout, que quelque part l'apparence est subjective.