LA HAYE (AFP) - Un nouveau virus touchant moutons, chèvres et bovins, chez lesquels il provoque des malformations à la naissance, a été détecté récemment aux Pays-Bas, en Allemagne et en France notamment, a-t-on appris jeudi auprès du ministère néerlandais de l'Agriculture.

"Il a été détecté dans 76 exploitations aux Pays-Bas, principalement des élevages de moutons mais aussi de chèvres et de bovins", a déclaré à l'AFP Coen Gelinck, un porte-parole du ministère, selon lequel le virus a également été détecté en Allemagne, en Belgique et en Grande-Bretagne.

Le virus Schmallenberg, qui porte le nom de la ville allemande où il a été détecté pour la première fois en novembre 2011, touche 51 exploitations en Allemagne, principalement dans le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, selon l'Institut Friedrich-Loeffler.

Les préfectures françaises de Moselle et Meurthe-et-Moselle ont quant à elles annoncé jeudi pour la première fois en France la détection d'un cas de virus de Schmallenberg, dans un élevage d'ovins situé en Lorraine, et d'autres cas de suspicion sont en cours d'analyse dans le pays.

Le vecteur de ce virus semble être un moucheron, selon M. Gelinck qui assure que le virus, qui provoque fièvres et diarrhées chez les animaux adultes, ne peut pas être transmis directement d'un animal à un autre. Aucun vaccin contre cette maladie n'existe actuellement.

Les brebis, chèvres et vaches en gestation peuvent toutefois transmettre le virus via le placenta, avec pour conséquences "des morts-nés ou des animaux qui naissent avec des malformations et qui meurent rapidement", explique le porte-parole.

"C'est un virus proche d'autres virus qui ont déjà été détectés par le passé en Australie ou en Amérique du Sud", assure à l'AFP Jack Luiten, un porte-parole de la fédération néerlandaise des agriculteurs, éleveurs et horticulteurs.

"Jusqu'à présent, il y a énormément d'indications selon lesquelles le virus ne peut pas être transmis aux humains", souligne M. Luiten.

Les éleveurs néerlandais qui constatent des malformations à la naissance dans leur élevage sont obligés depuis le 20 décembre 2011 de le signaler aux autorités néerlandaises.

Le ministère allemand de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Protection des consommateurs (BMELV) prévoit de son côté pour la "fin mars" la mise en place d'un régime de déclaration obligatoire de la maladie, après approbation par le Bundesrat.

L'Allemagne avait plaidé lundi à Bruxelles pour l'instauration d'un tel régime au niveau européen.

Moscou a suspendu mi-janvier janvier les importations de moutons et de chèvres néerlandais en raison du virus, selon M. Gelinck, qui qualifie toutefois de "marginales" les exportations de viande néerlandaise vers la Russie.

La Chine et l'Argentine ont quant à elles "demandé plus d'informations" aux Pays-Bas au sujet de ce virus à la mi-janvier, selon la même source.