Une vidéo choquante a été mise sur Internet montrant des rebelles libyens torturant un groupe d'Africains noirs. On voit des gens aux mains ligotées, enfermés dans une cage semblable à celle d'un zoo. On les aurait forcés à manger l'ancien drapeau libyen.

« Mange le drapeau espèce de chien. Patience espèce de chien, patience. Dieu est grand », crie une voix hors-champ dans la vidéo mise sur YouTube la semaine dernière et qui s'est retrouvée sur LiveLeak.com.

On voit aussi les bourreaux faire lever les Noirs captifs avec des morceaux de tissu vert encore dans la bouche et les forcent à sauter.

Un certain nombre de personnes à l'extérieur de la cage regardent l'atrocité.

Après le meurtre de Mouammar Kadhafi, des centaines de travailleurs immigrants des États voisins ont été emprisonnés par des combattants liés aux nouvelles autorités intérimaires.

Ils accusent les Africains noirs d'avoir été des mercenaires du défunt dirigeant.

Durant la bataille pour renverser Kadhafi l'an dernier les immigrants sud-africains et les réfugiés « sont devenus stigmatisés, victimes de discrimination et de violence » a déclaré le groupe défenseur des droits humains Amnistie internationale le mois dernier.

« Au début de la crise, il y a eu une propagande très exagérée. La haute direction du Conseil national de transition a largement contribué à cette propagande non fondée et devrait prendre une part de responsabilité », a déclaré Donatella Rovera, conseillère principale en gestion de crise chez Amnistie.

Quelques immigrants noirs ont réussi à fuir dans les pays voisins dont le Mali et le Niger, mais plus de 5000 d'entre eux ont été détenus. Ils font face à des massacres et se font battre et tuer par vengeance selon un reportage d'Al Jazeera publié en septembre.

Avant que n'éclate le soulèvement libyen, environ un millions d'Africains noirs travaillaient en Libye. Bon nombre d'entre eux travaillaient comme domestique, dans le domaine de la construction, comme éboueurs ou occupaient d'autres emplois à faible rémunération.

Human Rights Investigations (HRI) soupçonne les rebelles libyens de soumettre la population libyenne noire au nettoyage ethnique, particulièrement dans la ville de Tawergha.