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Le gouvernement a créé ce répertoire d'identifiants par arrêté ministériel. | AFP/JOEL SAGET
Elèves, étudiants, apprentis : tous seront listés dans ce gigantesque répertoire d'identifiants. Le gouvernement a créé cette grande base de données par arrêté ministeriel, publié vendredi au Journal officiel .

Le Répertoire national des identifiants élèves, étudiants et apprentis (RNIE) fournit une immatriculation unique et nationale à chacun. Il doit permettre de "mieux évaluer l'efficacité du système éducatif, tout en offrant à ses différents acteurs des indicateurs de pilotage de meilleure qualité", a annoncé dans un communiqué le ministère de l'éducation nationale. Celui-ci sera notamment "en mesure de suivre des cohortes d'élèves et de mener des études sur ces cohortes afin de mieux évaluer les politiques éducatives qu'il met en place".

Alors que les critiques contre les fichiers informatiques sont nombreuses depuis 2007, le communiqué précise que "les ministères concernés mettent en œuvre toutes les procédures garantissant la confidentialité des informations". D'abord, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) a "délivré un récépissé de la déclaration du RNIE en date du 6 octobre 2011", explique le ministère. Les informations seront ensuite détruites une fois l'élève sorti définitivement du système éducatif selon ce fonctionnement.

Enfin, le répertoire "ne contient que les données - d'état civil notamment - strictement nécessaires au contrôle de l'unicité de l'identifiant. A part l'information sur l'établissement fréquenté, il ne recueille aucune information sur la scolarité de l'élève", se défend l'éducation nationale. L'utilisation des données à des fins statistiques sera soumise à une procédure qui les rendra anonymes, sans possibilité d'identification, détaille encore le ministère.

Ces dernières années, plusieurs projets de création de fichiers d'élèves s'étaient heurtés à de très fortes réticences de la part d'associations et de groupes de parents. Le fichier Base élève, par exemple, a fait l'objet de nombreuses critiques, de la part de parents le jugeant attentatoire à la vie privée ou craignant qu'il ne soit détourné pour pister les enfants d'étrangers en situation irrégulière.