Une étude réalisée aux États-Unis sur les traits de personnalité des électeurs conservateurs (de droite) ou libéraux (de gauche) montre que les premiers semblent plus heureux que les seconds. Selon les mesures psychologiques réalisées auprès d'échantillons de plusieurs dizaines de milliers de personnes, les conservateurs sont plus optimistes, persuadés d'avoir leur destin en main, plus souvent croyants, et ont une meilleure estime d'eux-mêmes. Ces dimensions de personnalité font partie d'une tendance comportementale nommée « adaptation positive », qui consiste à adopter un point de vue positif et optimiste face à une situation donnée, plutôt que de vouloir changer la situation à tout prix.

À cet égard, les libéraux (plus réformateurs et insatisfaits face aux conditions sociales) souffrent davantage du monde dans lequel ils vivent et, plutôt que de s'adapter en développant un sentiment d'optimisme et d'autonomie, estiment indispensable de changer les règles du jeu social. On comprend les uns et les autres : quand on est plutôt satisfait, pourquoi vouloir changer le monde ? À l'inverse, pour changer les lois ou la société, mieux vaut ne pas se satisfaire d'un statu quo...

B. R. Schlenker et al., Journal of Research in Personality, à paraître.