Traduction copyleft de Pétrus Lombard
« Mais il y a un consensus ! » hurla l'écologiste autoritaire aux cheveux blonds en désordre.
« Cela, madame, c'est du babillage intellectuel », répondis-je.
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Erin Delman, présidente de l'Environnemental Club, bataillant avec Monckton.
Photo de Charlotte Lehman.
J'allais donner une conférence mettant en cause l'hystérie du « réchauffement mondial » à l'Union College de Schenectady. Dirigés par mon interlocuteur, des enragés de la fausse climatologie du College ont dressé une table contre la porte de l'amphithéâtre pour dissuader les étudiants d'aller écouter le côté sceptique de l'intrigue.

Il y a 2300 ans, dans son ouvrage Réfutations des sophistiques, le philosophe grec Aristote cita la douzaine d'erreurs de logique les plus courantes dans le parler de l'Homme. Non des moindres de ces arguments aberrants sont ce que les scolastiques médiévaux appelèrent plus tard l'argumentum ad populum, le consensus ou sophisme du grand nombre.

Un sophisme est un argument trompeur paraissant fondé dans sa logique, mais qui est nul en réalité. Sa conclusion sera au mieux douteuse, carrément fausse au pire.

Il ne faut pas faire l'erreur de penser que les sophismes d'Aristote sont des archaïsmes hors de propos. Ils sont aussi essentiels aujourd'hui qu'à l'époque où il les rédigea pour la première fois. Tout argument reposant sur l'un de ses sophismes est douteux et branlant, et c'est tout.

Chose surprenante, la quasi-totalité des arguments habituels servant à alarmer au sujet du climat, appartiennent à la douzaine de sophismes de pertinence ou de présomption d'Aristote, et le sophisme du consensus n'est pas le moindre d'entre eux.

Raconter tout simplement que beaucoup de gens disent croire en quelque chose, ne prouve pas que beaucoup de gens disent cela, encore moins qu'ils y croient, encore moins que ce qu'ils croient est la réalité. Si un consensus soutient soi-disant quelque chose, le simple fait de l'existence du consensus ne nous indique rien sur la véracité ou la fausseté de la chose.

Deux sondages ont prétendu démontrer que 97% des climatologues soutenaient le « consensus ». Or, l'un des sondages s'appuyait sur l'avis d'à peine 77 scientifiques, un échantillon de loin trop petit pour être objectif, et la proposition à laquelle adhéraient 75 d'entre eux, portait simplement sur le fait qu'il y a eu réchauffement depuis 1950.

Pour l'autre sondage, la question posée aux scientifiques interrogés n'est pas indiquée explicitement, et il n'est pas expliqué comment ils ont été choisis pour éliminer tout parti pris. Il était évidemment sans valeur. Pourtant, cela n'a pas empêché les habituels suspects de dire, déloyalement, que le caractère potentiellement catastrophique du réchauffement climatique d'origine humaine fait « consensus » chez 97% de la totalité des climatologues.

Certains extrémistes de la fausse climatologie racontent qu'il y a un « consensus de l'évidence ». Mais l'évidence ne peut pas porter ou exprimer une opinion. Il n'y a eu aucun réchauffement global depuis une décennie et demie ; le niveau océanique s'est élevé pendant huit ans à une vitesse équivalente à juste 3 cm par siècle [*] ; l'activité des ouragans est à son plus bas en 30 ans dans les archives des satellites ; l'étendue globale de la banquise n'a guère changé pendant cette durée ; les glaciers de l'Himalaya n'ont pas perdu de glace dans l'ensemble ; le contenu calorifique de l'océan s'est réchauffé quatre fois et demi plus lentement que prévu ; et les 50 millions de « réfugiés climatiques » qui, selon l'ONU, seraient déplacés en 2010, n'existent tout simplement pas. À ce jour, le « consensus de l'évidence » ne suffit pas au catastrophisme.
[* Ndt : Actuellement, le niveau océanique ne s'élève plus, il baisse : « Les scientifiques admettent que, entre l'été dernier et celui-ci, le niveau des mers a en fait baissé d'environ 6mm. L'auteur déclare : Cette tendance au ralentissement était également évidente dans l'analyse détaillée des dossiers de 25 marégraphes de Zunie sur une durée de plus de 80 ans. »

« Ah ! », disent les croyants, « mais il y a un consensus de scientifiques et de sociétés savantes. » C'est l'argumentum ad verecundiam, le sophisme de réputation ou d'appel à l'autorité. Ce n'est pas simplement parce qu'un groupe a une réputation qu'il la mérite ; même s'il la mérite, il peut ne pas agir en accord avec elle ; et, même s'il le fait, il peut se tromper.

« Mais c'est seulement en incluant le fort effet réchauffant des émissions de gaz carbonique de l'homme que nous pouvons reproduire le réchauffement observé au cours des 60 dernières années. Nous ne voyons aucune autre cause au réchauffement. » Cet argument du panel sur le climat de l'ONU, le GIEC, est l'argumentum ad ignorantiam, le sophisme invoquant l'ignorance. Nous ne connaissons pas la cause de l'apparition du réchauffement. Accuser arbitrairement l'Homme est inadmissible.

« Le rythme du réchauffement global s'accélère. Nous en sommes donc la cause. » C'est l'ignoratio elenchi, le sophisme de la diversion. Même si le réchauffement climatique s'accélère, cela ne nous apprend rien quant à savoir si nous en sommes responsables. Le GIEC s'est servi deux fois de cet argument fallacieux en 2007, dans son quatrième rapport d'évaluation. Même si son argument n'avait pas été illogique, le rythme du réchauffement ne s'accélère pas. L'idée qu'il s'accélère s'appuie sur un usage abusif des statistiques, que le GIEC a refusé de corriger.

À première vue, le sophisme de diversion peut sembler similaire à celui qui invoque l'ignorance. Il est pourtant subtilement différent. L'argument de l'ignorance se réfère à l'ignorance fondamentale de sa question (en conséquence, on parvient à une conclusion arbitraire) ; le sophisme de diversion fait allusion à l'ignorance fondamentale de la manière de diriger un argument (en conséquence, une considération hors de propos est introduite).

« Et les ours polaires mignons à croquer ? » C'est l'argumentum ad misericordiam, le sophisme d'invocation déplacée à la pitié. Il y a cinq fois plus d'ours polaires qu'il n'y en avait dans les années 40. Ce n'est guère le profil d'une population d'espèce en danger d'extinction imminente. Il n'y a aucune raison de plaindre les ours (et ils ne sont pas mignons à croquer).

« Depuis 60 ans, nous rajoutons du gaz carbonique dans l'atmosphère. Ça induit le réchauffement. Par conséquent, le réchauffement est de notre faute. » C'est le sophisme du post hoc ergo propter hoc, l'argument de la fausse cause. Ce n'est pas simplement parce qu'un événement en précède un autre qu'il en est nécessairement la cause.

« Les modèles informatiques nous apprennent qu'il y aura un important réchauffement si nous rajoutons du gaz carbonique dans l'air. Les modèles indiquent qu'il y aura un fort réchauffement. Par conséquent, le réchauffement est de notre faute. » C'est l'argumentum ad petitionem principii, le sophisme de l'argument circulaire, dans lequel une prémisse est aussi la conclusion.

« Le réchauffement climatique a provoqué l'ouragan Katrina. » C'est l'argument impropre du général au particulier, un dicto simpliciter ad dictum secundum quid, ou sophisme du cas fortuit. Même le GIEC admet que les événements météorologiques extrêmes isolés ne peuvent pas être attribués au réchauffement climatique. L'ouragan Katrina était seulement de catégorie 3 quand il a touché la terre. La vraie raison des dommages a été le manque d'entretien des digues.

« La banquise arctique fond : Le réchauffement climatique d'origine humaine est donc un problème. » C'est l'argument impropre du particulier au général, un dicto secundum quid ad simpliciter dictum, ou sophisme du cas fortuit inversé. La glace de l'Arctique fond peut-être, mais l'Antarctique se refroidit depuis 30 ans et sa banquise se développe. Le déclin de la banquise arctique ne témoigne donc pas d'un problème mondial.

« Monckton se dit membre de la Chambre des Lords, mais le greffier des Parlements dit qu'il ne l'est pas, tout ce qu'il dit est donc absurde. » C'est l'argumentum ad hominem, attaquer l'homme plutôt que son argumentaire.

« Nous n'avons rien à faire de la vérité. Nous voulons davantage de taxation et de réglementation. Nous utiliserons le réchauffement climatique comme excuse. Si vous n'êtes pas d'accord, nous vous traînerons devant la Cour internationale sur le climat. » C'est le plus ignoble de tous les sophismes logiques : l'argumentum ad baculum, l'argument de la force.

Développée par les terroristes de la climatologie bidon du gouvernement, du milieu universitaire et des médias, cette avalanche aberrante d'arguments fallacieux, visant à alimenter une panique climatique désormais évanouie, aurait été tournée en ridicule dans toutes les générations précédentes.

Quand le futur premier ministre britannique Harold Macmillan arriva à Oxford pour étudier les classiques, son directeur d'étude lui a dit : « Quatre ans d'études ne vous qualifieront en rien du tout - sauf pour discerner les inepties quand vous en entendrez. » L'intrigue climatique est faite d'âneries. Pour éviter d'autres duperies coûteuses enchassées dans un non-sens rusé, peut-être devrions-nous réhabiliter l'étude des classiques. Telle qu'elle se présente, la piètre logique apprise par nos écologistes sectaires semble émaner uniquement de Monsieur Spock de Star Trek.