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Des taches solaires, à la surface des étoiles, marquent une forte activité magnétique. | HIROYUKI MAEHARA (KWASAN AND HIDA OBSERVATORIES, GRADUATE SCHOOL OF SCIENCE, KYOTO UNIVERSITY)
Nous vivons près d'un Soleil plutôt calme. D'autres étoiles de la Voie lactée ayant une masse et une température comparables sont en effet capables de libérer jusqu'à 10 000 fois plus d'énergie que les éruptions solaires observées à partir de notre Soleil, conclut une étude publiée mercredi 16 mai dans la revue Nature.

Ces "super-éruptions" des astres voisins libèrent une énergie magnétique comprise entre 1022 et 1025 joules, soit l'équivalent de dix milliards de milliards de fois le bombardement d'Hiroshima, précise l'équipe de chercheurs japonais de l'université de Kyoto. Aucun rapport, donc, avec les puissants jets de matière ionisée qui émanent du Soleil, à l'origine d'aurores boréales visibles à proximité des pôles terrestres, qui peuvent, parfois, mettre hors service les réseaux de distribution électrique.

365 SUPER-ÉRUPTIONS

Jusqu'à présent, peu de tempêtes solaires de grande ampleur avaient été observées dans la Voie lactée. Mais grâce au télescope spatial Kepler de la NASA, conçu pour détecter des exoplanètes et autres corps orbitant autour des étoiles de notre galaxie, les chercheurs ont pu examiner 83 000 astres entre avril et décembre 2009, et observer 365 super-éruptions à la surface de 148 de ces étoiles.

Conclusions de l'étude : les étoiles qui tournent lentement sur elles-mêmes sont à l'origine de moins de super-éruptions (101 phénomènes observés) que celles qui tournent rapidement - qui sont souvent des astres plus "jeunes". En outre, les étoiles les plus dynamiques présentent à leur surface des taches solaires de grande taille qui sont la marque d'une forte activité magnétique. L'origine de ces super-éruptions reste par contre inexpliquée.

De telles super-éruptions pourraient-elles se produire à la surface de notre Soleil ? Le chercheur Hiroyuki Maehara, qui a dirigé l'étude, ne le pense pas. Le Soleil tourne en effet lentement sur lui-même (en vingt-sept jours contre dix jours pour les astres plus rapides) et présente des taches plus petites. Toutefois, le scientifique estime que la situation devait être différente il y a plusieurs milliards d'années : le Soleil tournait probablement plus vite et devait libérer une énergie magnétique bien plus importante.