La théorie du primate aquatique, (ou Aquatic Ape Theory A.A.T) est une hypothèse scientifique qui suggère qu'un être aquatique ou semi-aquatique serait l'ancêtre de l'homme moderne.

Cette théorie expliquerait ainsi la bipédie de l'être humain.

Bien qu'elle soit controversée, de nombreux scientifiques ont pris le parti de cette hypothèse; citons par exemple Sir Alister Hardy et Elaine Morgan.

Sir Alister Hardy (1896-1985) : Ou le commencement de la théorie du primate aquatique

La théorie du primate aquatique a été énoncée pour la première fois en 1960 par Sir Alister Hardy dans un journal anglais.

Hardy, biologiste marin et professeur de zoologie à la prestigieuse université d'Oxford, imagina cette théorie dès 1930 alors qu'un confrère venait de publier une étude sur la question de la présence de graisse sous la peau chez les êtres humains.

Alister Hardy imagine alors que l'espèce humaine pourrait avoir comme ancêtre un être aquatique.

Il garde cette théorie secrète jusqu'en 1960, craignant qu'une idée si novatrice ne rencontre que des moqueries dans le milieu universitaire.

En 1960, il se décide enfin à dévoiler cette hypothèse qui deviendra célèbre sous le nom de « Théorie du primate aquatique ».

Des arguments sortis des eaux

Lorsque Alister Hardy (et les autres partisans) pose la question de la possibilité d'un ancêtre aquatique ou semi-aquatique de l'homme, il évoque un bon nombre d'arguments qui tendent à prouver ses dires :
- L'être humain est le « primate » dont le corps est le plus gras.

De plus, la couche de graisse, située juste sous la peau est une caractéristique des animaux marins. Les autres mammifères terrestres stockent généralement la graisse à l'intérieur du corps.

- L'absence de pilosité importante.

Les êtres humains sont les seuls primates à ne pas avoir de pilosité importante. Dans la nature, les longs poils des singes leur permettent de transporter les jeunes individus. Ainsi, puisque l'homme n'a pas de longs poils, ce serait un signe qu'il vient d'un environnement aquatique.

- Le contrôle du système respiratoire.

L'être humain est le seul mammifère terrestre à avoir le contrôle de son système respiratoire, c'est-à-dire à pouvoir bloquer sa respiration. Cette particularité est partagée, dans le règne animal, uniquement avec les mammifères marins qui doivent doser l'air dont ils ont besoin pour une plongée.

De plus, le système respiratoire de l'être humain a pour particularité la position basse du larynx. L'entrée du larynx dans la gorge permet à l'être humain de respirer aussi bien par la bouche que par le nez. Les seuls animaux qui partagent cette particularité avec nous sont le Lion de mer et le Dugong.

- Les acides gras Oméga-3.

Essentiels à l'être humain, les Oméga-3 sont beaucoup plus présents dans l'univers aquatique. Ces éléments pourraient notamment expliquer le développement d'un « gros » cerveau chez « le primate aquatique », ancêtre de l'homme moderne selon la théorie du primate aquatique.
Si l'on résume ces différents arguments, on se rend compte qu'il y a effectivement des traits physiologiques, chez l'être humain qui le rapproche beaucoup plus des mammifères aquatiques que des mammifères terrestres.

Elaine Morgan : Ou le renouveau de la théorie du primate aquatique

Elaine Morgan, une fervente partisane de cette théorie, explique avec beaucoup d'esprit son manque de reconnaissance dans le monde scientifique. Si cette thèse se révélait exacte, il s'agirait d'un revirement historique de l'histoire des Sciences.

Le fait est, qu'aujourd'hui encore, la génétique, qui prouve que l'être humain est très proche des autres primates, est incapable d'expliquer pourquoi l'homme est bipède ? ou pourquoi il a « perdu » sa fourrure ?

La théorie du primate intégrale répondrait en grande partie à ces questions.

De plus, si l'on reprend les contes et légendes qui ont bercé notre enfance on ne peut que s'étonner des similitudes entre la théorie du primate aquatique et certaines créatures aquatiques légendaires... Mais c'est une autre histoire d'eau !