Autre mythe très répandu, particulièrement chez les femmes, et oh combien fallacieux : la notion que les graisses - et particulièrement les graisses animales saturées - font grossir, et qu'en réduisant notre consommation, on perd « automatiquement » du poids.

FAUX !

Réalité numéro 1 : Les pays où l'on consomme le moins de graisse - particulièrement de graisse saturée - sont aussi les pays ou les taux d'obésité sont les plus élevés

Plusieurs études (dont celle que résume le schéma très parlant ci-dessous en Suède) démontrent que plus une population a limité sa consommation de graisses saturées (et par effet compensatoire, augmenté sa consommation d'huiles végétales, d'acides gras-trans et surtout, de sucres/glucides), plus le taux d'obésité a augmenté.

Beurre obésité Suède
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Le phénomène est particulièrement évident aux États Unis comme les schémas ci-dessous nous permettent de voir d'un seul coup d'œil :

De 1909 à 1985, baisse radicale de la consommation de graisses animales saturées (beurre, saindoux) et augmentation de la consommation de matières grasses issues d'huiles végétales (huile, margarine, végétaline)...

Stats USA Fat 1907
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Depuis 1950, augmentation de l'obésité de 14 % à 35 % de la population américaine.

Stats obésité USA
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Obésité-US-1985
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Obésité-US-1995
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Obésité-US-2010
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On remarque par ailleurs que la courbe de l'obésité aux États-Unis suit nettement celle de l'augmentation de l'apport en glucides (transformés) dans le régime alimentaire :

Stats glucides et obésité
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Les statistiques de ces deux pays (États Unis, Suède), mais aussi de nombreux autres pays - nous retrouvons là la fameuse « exception française » à savoir une population dans l'ensemble moins touchée par le surpoids et l'obésité malgré une consommation supérieure à la moyenne mondiale de graisses saturées - nous montrent clairement comment le phénomène de substitution des graisses animales par des graisses végétales transformées et des glucides transformés est le principal responsable des problèmes de surpoids et d'obésité (et de maladies cardio-vasculaires et inflammatoires) que nous retrouvons dans la plupart des pays développés / en voie de développement aujourd'hui.

Réalité numéro 2 : ce sont les glucides qui contribuent à la prise de poids, et non les graisses

L'excès de glucides se transforme en graisse

Nous avons vu dans un article précédent ce qu'il se passe dans le corps lorsque nous ingérons des glucides. Petit rappel : le corps commence par transformer toute forme de glucide en glucose. L'arrivée de ce glucose déclenche une réponse insulinique naturelle qui intime au corps de reconstituer ses stocks de glycogène, qui se situent essentiellement dans le foie (qui les utilise comme carburant du cerveau, des reins, et des globules rouges) et dans les muscles (qui les utilisent comme carburant de l'effort physique quotidien).

Il est important de savoir que ces stocks de glycogènes ont une capacité très limitée et sont très vite remplis : le foie en stocke environ 100gr - moins que ce qu'il nous faut pour une journée - et les muscles en stockent environ 350-500gr soit assez pour fournir l'énergie nécessaire à environ 90 min de course à pied. Lorsque ces stocks sont pleins (ce qui dépend de l'apport en glucide mais aussi du degré d'activité physique), l'excès de glucose est rejeté dans le sang pour finir stocké sous forme de graisse dans les tissus (idéalement pour une utilisation ultérieure), provocant, à terme, une prise de poids progressive. C'est là la clé de tout programme minceur : si vous avez des kilos en trop, il y a de très grandes chances que la raison principale soit liée à une consommation excessive de glucides et que votre corps stocke l'excès sous forme de graisse sous-cutanée.

Les graisses ingérées sont utilisées par notre corps comme source d'énergie privilégiée

On lit parfois sur les paquets de céréales du petit déjeuner ou autres produits saturés de glucides: « excellent apport en glucides pour l'énergie » - mais est-on bien certain que les glucides sont le carburant préféré de notre corps ?

Comme nous l'avons déjà mentionné, les glucides sont absorbés très rapidement par l'organisme, et produisent de l'énergie sous forme de glucose rapidement et pour une période assez courte ; cela est fort utile pour les mouvements sporadiques, intermittents et nécessitant une source d'énergie immédiatement utilisable (un sprint pour échapper à un prédateur après un repas par exemple) - c'est là que notre réserve de glycogène joue un rôle très important en tant que carburant de l'effort physique intense.

Mais qu'en est-il de l'énergie dont notre corps à besoin pour soutenir une activité quotidienne peu intense mais prolongée sur plusieurs heures (pensons à la chasse et à la cueillette de notre ancêtre, ou plus prosaïquement à une matinée de travail emplie de rendez-vous). Nos réserves de glycogène sont rapidement utilisées et sans autre source d'énergie, le 'coup de pompe' hypoglycémique (et donc le grignotage) n'est pas loin. C'est là qu'entre en scène le champion énergétique de notre métabolisme : la graisse !

Notre corps est génétiquement prédisposé à utiliser nos réserves de graisse pour produire suffisamment d'énergie pour soutenir une activité prolongée - c'est son « fuel » préféré. Comment le sait-on ? En l'absence de sources glucidiques importantes (comme c'est naturellement le cas dans le monde sauvage), les graisses animales étaient la source d'énergie principale que nos ancêtres préhistoriques avaient à leur disposition pour subvenir à leur mode de vie - autrement moins sédentaire que le nôtre ! - au quotidien.
CONCLUSION

Contrairement aux mythes qui circulent, ce sont les glucides ingérés en excès (comme c'est le cas dans notre alimentation actuelle classique) qui contribuent directement à la prise de poids et non les graisses (difficiles à consommer en excès de par leur densité et leur fort pouvoir rassasiant) qui elles, sont « brulées » par votre corps pour vous permettre de mener à bien vos activités quotidiennes.

Vos gènes et votre corps veulent que vous mangiez de la graisse, et si possible une graisse non transformée, aussi brute que possible, riche en acides gras saturés (beurre, noix de coco), en acides gras mono insaturés (avocats, oléagineux) et en Oméga 3 (poissons gras, œufs)
.

En utilisant ces graisses à haut pouvoir nutritif, énergétique et gustatif pour subvenir à son activité métabolique, le corps réapprend littéralement à « reprogrammer vos gènes » en fonction de leur déterminisme originel et à utiliser sa source d'énergie de prédilection pour assurer son bon fonctionnement. Tout dans l'organisme se régule petit à petit : plaisir gustatif, digestion facilitée, inflammation terminée, pic d'insuline régulé, hormones apaisées, satiété recouverte, poids stabilisé, énergie décuplée.

Augmenter sa consommation de bonnes graisses (et réduire sa consommation de glucides transformés) est donc sans aucun doute la meilleure chose qu'une personne qui souhaite réguler son appétit et perdre du poids puisse faire.