Commentaire : Lentement mais sûrement, les choses se mettent en place. De plus en plus souvent nous entendrons dire, dans les médias, que l'argent liquide est une bien mauvaise chose, et ceci afin d'habituer la population à l'idée d'une société sans cash. Les experts et les spécialistes à lunettes exposeront doctement leurs théories, afin de bien nous faire comprendre que le cash est quelque chose de révolu, appartenant au passé ; qu'il est le grand ami du terroriste qui habite sur le même palier que nous ; qu'il est responsable de la faillite du pays et aussi l'ami de notre autre voisin de palier, celui qui travaille au noir ; qu'il crée un manque à gagner pour les banques qui ne peuvent plus ponctionner en toute liberté les frais et autres intérêts qu'ils réinventent continuellement. Et si nous ne sommes pas vigilants, nombreux seront ceux qui hurleront de bonne foi avec les loups.

cash
© Inconnu
"La première salve de la guerre contre le cash ?" Le titre a attiré notre attention. Nous faisions des recherches sur "l'État profond" — dont vous entendrez probablement encore parler dans ces lignes. "L'État profond" décrit la manière dont le gouvernement américain — et bon nombre d'autres gouvernements — fonctionne réellement, plutôt que la manière dont il est censé fonctionner.

Au cours des années, passant inaperçu de la presse ou du public, un groupe d'"initiés" a pris le contrôle de Washington. Certains sont des politiciens et des membres familiers du gouvernement. Certains, largement anonymes, sont dans le secteur privé. Et certains représentent des gouvernements étrangers, des entreprises étrangères (notamment des banques) et des organisations étrangères.

Ces zombies et compères — qui se comptent par milliers — ont bien plus de pouvoir et d'autorité que 100 millions d'électeurs. Les recherches montrent que s'ils veulent une législation, ils l'obtiennent. Les électeurs, en revanche, n'obtiennent que rarement ce qu'ils veulent... et cela probablement uniquement parce que les initiés le veulent aussi. Ils obtiennent aussi l'argent. Tous ces milliers de milliards de dollars détournés vers les renflouages, le QE et la politique de taux zéro... ils doivent bien aller à quelqu'un.

A présent, l'État profond s'organise pour obtenir plus encore.

La semaine dernière dans le magazine britannique MoneyWeek, le Dr Matthew Partridge rapportait qu'une petite banque suisse était devenue la première banque de détail au monde à imposer à ses clients un intérêt négatif sur leurs dépôts en espèces. A partir de l'an prochain, Alternative Bank Schweiz (ABS) facturera à ses déposants 0,125% par an pour conserver leur argent.

Faisons une pause pour clarifier les choses. Il y a "des dépôts en espèces" et il y a "des espèces". Les dépôts en espèces sont un oxymore. Si vous dites avoir "des espèces" à la banque, vous vous trompez. La banque ne conserve pas vraiment "vos" espèces. Elle vous doit de l'argent. Et si elle fait faillite, vous ferez la queue avec ses autres créditeurs pour le récupérer (selon les garanties en place... et selon qu'elles fonctionnent correctement).

Les espèces physiques sont différentes. Elles sont physiques. En papier. On peut en faire ce qu'on veut — et on ne paie pas d'intérêt négatif.

Pourquoi s'acharner à faire ce qui ne fonctionne pas ?
C'est pour cette raison que les autorités veulent bannir le cash. Selon elles, il leur sera ainsi plus facile de relancer l'économie. Tant que vous pouvez détenir des espèces physiques, vous avez un moyen aisé d'échapper aux taux négatifs : il suffit de retirer votre argent de la banque et de le garder chez vous, dans un coffre. Si le cash physique devient illégal, vous n'aurez plus le choix. Vous devrez conserver "votre" argent en banque.
Mais les taux négatifs n'encouragent pas vraiment les dépenses. Warren Mosler, dans le Investor Network :
"Pour commencer, les banques centrales comprennent cette histoire de taux d'intérêt à l'envers. Elles pensent que baisser les taux stimulera l'économie d'une manière ou d'une autre. Mais les taux négatifs ne sont qu'une taxe. On part d'une certaine somme — disons 100 $. Si le taux est négatif d'1%, on se retrouve avec 99 $ à la fin de l'année. En quoi me prendre de l'argent est-il censé stimuler l'économie ? [...] si vous essayer d'épargner pour votre retraite, tout à coup, vous devez économiser beaucoup plus d'argent parce que vous avez beaucoup moins de revenus. N'y a-t-il pas une théorie disant que lorsque l'argent des gens disparaît et qu'ils en ont moins, ils dépensent moins ? [...] Prendre l'argent des gens ne va pas stimuler la croissance. Mais ils continuent de le faire malgré tout".
Si les taux négatifs n'encouragent pas vraiment les dépenses, pourquoi se donner la peine de les appliquer ? Cette question nous amène au véritable danger de l'interdiction du cash... et peut-être au véritable motif des autorités. William N. Griggs :
"Le gouvernement US gèle les comptes en banques des pilotes de drones lanceurs d'alerte ayant exposé le meurtre de civils. Pour avoir eu le courage de dénoncer ouvertement le programme de drones pour ce qu'il est — des meurtres indiscriminés - , quatre vétérans sont attaqués par le gouvernement qu'ils ont servi. Le gouvernement US a échoué à les décourager par des menaces de poursuites criminelles et de maladroites tentatives d'intimidation de leurs familles. A présent, quatre ex-opérateurs de drones dans l'Air Force, devenus lanceurs d'alertes, ont vu leurs cartes de crédit et leurs comptes en banques gelés, selon l'avocate pour les droits de l'Homme Jesselyn Radack".
Cela malgré le fait qu'aucun d'entre eux n'avait été formellement accusé d'avoir commis un crime. Si vous êtes contraint de garder votre argent en banque... et que le cash est déclaré illégal... l'État profond aura un contrôle total, sur tout le monde.