250 000 Américains meurent chaque année à cause d'une erreur médicale. Bon nombre de ces décès sont évitables selon les deux chercheurs qui révèlent cette estimation.
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Les erreurs médicales tuent. Aux États-Unis, le bilan est lourd. Selon deux chercheurs de l'école de médecine de l'université Johns-Hopkins (Baltimore, Maryland, Etats-Unis), elles causent quelques 250 000 décès chaque année dans le pays. Ce chiffre est probablement sous-estimé, expliquent Martin Makary et Michael Daniel dans le British Medical Journal.

50 000 décès annuels en France
Les erreurs médicales sont la troisième cause de mortalité aux États-Unis, après les maladies cardiovasculaires et le cancer. Comme l'explique Martin Makary à l'AFP, « les gens meurent d'erreurs de diagnostic, de surdoses de médicaments, de soins fragmentés, de problèmes de communication ou de complications évitables. » Selon lui, la qualité dégradée des soins sur le continent africain tue « plus de gens que le Sida ou le paludisme réunis. »
En France, l'association de défense des victimes d'accidents médicaux Le Lien estime qu'en 2013, 50 000 décès étaient attribuables à ces incidents. Sur la même période, 15 millions d'hospitalisations ont été relevées.

Le problème réside dans le fait qu'aucune statistique officielle n'existe concernant cette mortalité spécifique. Pour parvenir à leur estimation, les deux chercheurs ont utilisé des études publiées entre 1999 et aujourd'hui. Ils ont extrapolé les résultats à la lumière des hospitalisations déclarées sur l'année 2013. Mais le chiffre qui en ressort, 251 454 décès annuels, est probablement sous-estimé selon les Dr Makary et Daniel. En effet, il ne tient compte que des patients morts à l'hôpital.

Une solution en trois étapes

Ce constat établi, les chercheurs le reconnaissent, l'erreur est humaine et inévitable. Il est en revanche possible de « mieux prendre la mesure de l'ampleur du problème, et de mettre au point des systèmes qui limitent sa fréquence, sa visibilité et ses conséquences. »

Ils proposent une solution en trois étapes pour lutter contre cela. La première consiste à rendre les erreurs médicales plus visibles. Pour cela, enquêter sur l'origine du décès sans exclure les soins est nécessaire. Les chercheurs suggèrent aussi que cette donnée soit renseignée dans le certificat de décès. La deuxième étape consiste à secourir les patients par la mise à disposition de solutions et d'antidotes. La dernière marche n'est pas la moindre : les auteurs demandent à ce que les limites de l'être humain soient davantage prises en compte. Là encore, l'enquête s'avère cruciale.