Comment: La vidéo ne nous montre sans doute pas de réel sacrifice humain. Le déroulement du rituel semble bâclé, l'endroit de la cérémonie particulièrement exposé, l'assurance des participants peu marquée. L'ensemble respire l'amateurisme, si tant est qu'on puisse utiliser cette expression pour parler d'une horrible réalité, qui est, malgré tout, tout à fait avérée. Cependant, tout ceci ne doit sans doute rien au hasard. L'« incident » est symbolique et se déroule au CERN, centre européen de recherche nucléaire. Songeons aux « bienfaits » apportés par le nucléaire à l'humanité. Songeons à la création de minis trous noirs engendrée par l'utilisation de l'accélérateur de particules, tout aussi instables, « quantiques » et éphémères soient-ils. Rappelons-nous cette Science moderne ponérisée, malade de ses ingénieurs sans conscience.

Et comme souvent, les pourfendeurs de complotisme fournissent bien involontairement de nouvelles lumières au grand public, en évoquant, par exemple, des portails interdimensionnels... Quand aux idiots utiles présents sur la vidéo, ils ont certainement atteint le but que d'autres s'étaient fixés.

Bien concrètement :

cern sacrifice
Capture d'écran de la vidéo
Le centre européen de la recherche nucléaire, près de Genève à la frontière franco-suisse, a été la scène d'une "fiction" de mise à mort devant une statue du dieu Shiva. L'institution "ne cautionne pas" ce type de canular et tente de trouver les coupables.

Mais que se passe-t-il au Cern? Sur YouTube circulent plusieurs exemplaires d'une étrange vidéo qui prétend montrer un "rituel satanique", tenu le 10 août dernier dans l'enceinte du laboratoire européen de recherche nucléaire: des personnes masquées y miment le sacrifice d'une jeune femme devant une statue de Shiva.

Lundi, le Cern s'est distancé d'un humour qui va "trop loin" de la part de certains de ses visiteurs et assure qu'il ne s'agit bien que d'une "fiction". En interne, une enquête a même été ouverte pour retrouver les auteurs de cette "parodie", rapporte 20 Minutes.

L'incident s'est déroulé dans un square "entre les bâtiments 39 et 40, à proximité du Bâtiment principal" et d'un l'hôtel: c'est ici qu'est effectivement installée la statue du dieu hindou depuis plus de dix ans, inaugurée en juin 2014. Offerte par l'Inde, elle "honore une collaboration de longue date" avec ce pays, explique le Cern, qui souligne que de "nombreuses statues et oeuvres d'art [sont] disséminées au quatre coins" du haut lieu de la recherche internationale.

Des étudiants y viennent du monde entier

Les acteurs de cette plaisanterie -qui n'a pas fait rire les dirigeants- pourraient être des étudiants: l'institution près de Genève souligne qu'elle est visitée par de nombreuses personnes pendant l'été, dont "des utilisateurs du monde entier qui viennent au laboratoire dans le cadre de leur travail". Et de "ne pas cautionner" ceux qui ont laissé "leur sens de l'humour aller trop loin". En 2012, des étudiants avaient ainsi tourné un film d'horreur avec une histoire de zombies dans les sous-sols.

Au-delà de la blague en interne, ce n'est pas la première fois que le Cern et sa recherche scientifique nucléaire sont l'objet de nombreuses rumeurs. En juillet dernier, une simple photo d'orage dans la région avait généré des thèses de portail interdimensionnel farfelues.

Face à la multiplication de ces théories complotistes et apocalyptiques notamment sur l'antimatière, surtout après le film Anges et Démons avec Tom Hanks en 2009, un site dédié a été mis en place pour les démentir, mais aussi expliquer et vulgariser ses recherches sur l'origine de l'Univers grâce au Large Hadron Collider (LHC).