Bruno Le Maire se produisait devant le MEDEF, hier, pour la séance inaugurale des « REF », les anciennes universités d'été désormais affublées d'un acronyme incompréhensible. Son intervention d'un quart d'heure, qui a suivi un long discours de Geoffroy Roux de Bézieux constitué de toutes les platitudes à la mode dans la caste, depuis la caverne de Platon jusqu'aux bienfaits du progrès scientifique, en passant tout de même par la transition énergétique, la vérité scientifique et la conciliation nécessaire de la liberté et du bien commun, a permis d'obtenir quelques précieuses informations sur le laissez-passer sanitaire... Décidément, la vérité sort toujours de la bouche de Bruno Le Maire.
Bruno Le Maire
© Inconnu
Il faut absolument écouter l'intervention [qui dure 1 heure - NdE] de Bruno Le Maire hier devant les assises du MEDEF pour comprendre la réalité des peurs qui tétanisent le pouvoir aujourd'hui. En 15 minutes, le ministre de l'Économie a en effet égrené, au milieu de ses platitudes habituelles, quelques vérités savamment cachées jusqu'ici par le gouvernement. Et ces vérités méritent vraiment qu'on s'y arrête.


Commentaire : Nous avons remplacé le terme « passe sanitaire » utilisé par l'auteur par « laissez-passer sanitaire » qui correspond bien mieux à ce qu'il représente, un ausweis.



Le pipeautage de la reprise économique

Comme d'habitude, Bruno Le Maire s'est épanché sur la reprise économique en cours, avec une orientation très encourageante de la consommation, une perspective de croissance de 6 % et un retour à l'activité économique de 2019 (qui fut une année si médiocre que l'Allemagne y était quasiment en récession, rappelons-le) dès la fin 2021, comme si tout allait bien.

Si l'on se souvient que la perte de PIB de 2020 a été supérieure à 8 % et que Bruno Le Maire anticipe une croissance de 6 % pour 2021, on se demande tout de même comment il se pourrait que l'activité de 2019 soit retrouvée avec un différentiel d'au moins 2 points de PIB entre les deux années. Mais on suppose que, pour Geoffroy Roux de Bézieux, auto-proclamé ami de la vérité scientifique et de la responsabilité, et ses sbires du MEDEF, ce genre de rappel sur les mensonges officiels relève de la mesquinerie. Ce sont des gens sérieux et crédibles, eux, face aux irresponsables qui critiquent la communication gouvernementale. L'arithmétique de haute volée consistant à demander comment 8 - 6 peuvent faire 0 ne les atteint pas.

Aveu sur la durée de la crise et du laissez-passer sanitaire

Alors que ni Geoffroy Roux de Bézieux ni Bruno Le Maire n'ont jugé utile d'exposer leurs idées sur la façon dont on allait rembourser l'immense dette Covid [en spoliant de leurs biens tous les propriétaires, peut-être ? - NdE] (là encore, un point de détails qui ne doit pas occuper des gens sérieux et crédibles), le ministre a expliqué clairement que la crise sanitaire allait durer encore plusieurs années et que nous devions mener une guerre longue.

Ah bon ? mais nous pensions que la vaccination de 80 % de la population était « LA » solution magique pour régler le problème. On nous aurait menti ? Les dizaines de milliards consacrés à l'achat de [soi-disant - NdE] « vaccins » ne règleraient donc pas une fois pour toutes son compte au virus ?

On comprend surtout que, dans cette crise sanitaire, la caste au pouvoir et la bureaucratie qui l'entoure ont pris leurs aises. L'urgence permanente est un mode de gouvernement beaucoup plus confortable que la démocratie. Terroriser les gens à coups de virus doit procurer une remarquable jouissance du pouvoir.

On comprend aussi que le laissez-passer sanitaire est fait pour durer ! Même si Geoffroy Roux de Bézieux a appelé à son retrait rapide, les propos de Bruno Le Maire dévoilent les vraies intentions d'une stratégie radicalement opposée à la liberté : exploiter la situation virale pendant plusieurs années, pour rendre incontournable l'identité numérique dans tous les actes de la vie sociale.

La prorogation du laissez-passer sanitaire au-delà du 15 novembre, et son maintien en vigueur « pendant plusieurs années » est déjà actée et Bruno Le Maire ne s'en cache pas. On se demande juste comment l'assistance qui participe au rassemblement du MEDEF peut se montrer aussi apathique face aux élucubrations officielles où le prétexte sanitaire devient de moins en moins crédible.

Le coût du laissez-passer sanitaire au centre des débats

Alors qu'il y a quelques jours, Bruno Le Maire assénait que le laissez-passer sanitaire avait permis d'augmenter de 5 % le chiffre d'affaires des restaurants, il a tenu un tout autre discours devant le MEDEF. Il faut dire que Geoffroy Roux de Bézieux a fait fort en expliquant tout le bien qu'il pensait du laissez-passer sanitaire, mais en déplorant les fortes pertes de chiffres d'affaires que ce système de discrimination a causé dans certains secteurs.

Là encore, on se demande par quelle hypnose les patrons peuvent accepter d'être représenté par un chantre des dispositifs liberticides qui torpillent leur activité et leur prospérité.

Bruno Le Maire a donc annoncé qu'une réunion aurait lieu lundi avec les représentants des secteurs torpillés par le laissez-passer sanitaire. Tiens ! tiens ! cet outil d'identification numérique à l'entrée des restaurants ne serait donc pas la grande réussite que le gouvernement prétend ? Il mettrait même des entreprises en difficulté ?

Apathie du MEDEF face aux incohérences gouvernementales

Récapitulons ! Bruno Le Maire est venu expliquer au MEDEF que la croissance serait de 6 % en France en 2021 après une baisse de plus de 8 % en 2020, et que l'on pouvait donc parler de retour à la normale dès la fin de l'année. Mais il a averti que la crise sanitaire durerait quand même pendant plusieurs années. Il a reconnu que le laissez-passer sanitaire faisait perdre du chiffre d'affaires aux commerçants, mais il annonce sa prorogation, pour ne pas dire son installation définitive. Et les patrons applaudissent, parce qu'avaler tout cru les inepties du gouvernement est le marqueur de l'intelligence : douter de la propagande officielle est la marque des esprits complotistes et obscurantistes.

Voilà ce qui s'appelle zombifier l'opinion publique.

Source de l'article : Le Courrier des Stratèges