Quelques mois avant que le virus de Wuhan ne mette la vie de tous entre parenthèses et prépare, en plus du million de morts dans le monde, des centaines de milliers de pertes d'emplois en France, le sujet de la Chine était à l'agenda de l'Assemblée Nationale française, à travers les questions posées par la révision de la loi de bioéthique. Dans celles-ci ressortait, saillante, la question des prélèvements forcés d'organes en Chine et de la possible responsabilité de la France : Premièrement, a-t-elle oui ou non été associée, à travers des dizaines de partenariats hospitaliers, à la formation des chirurgiens chinois qui aujourd'hui tuent des prisonniers de conscience et s'enrichissent en vendant leurs organes à de riches demandeurs venus du monde entier ? Deuxièmement, ferme-t-elle les yeux sur le voyage en Chine de malades français qui iraient y acheter à prix d'or un organe, en provoquant la mort d'un ou d'une innocente ? Ces questions sont légitimes quand bien même il est très difficile de mesurer l'ampleur du problème,
qui n'est certes pas l'apanage de la Chine.
© Getty Images
Ces deux questions méritaient donc d'être posées et la clarté d'être faite. Pour le premier point, il eut suffi de corréler les programmes de formation de chirurgiens chinois des vingt dernières années — tous bien précisément archivés dans les registres du Ministère de la Santé — et les lieux où, aujourd'hui en Chine, des assassinats seraient commis. Pour le second, d'appliquer la loi existante, qui exige une traçabilité totale du devenir des demandeurs d'organes, et expliquer alors pourquoi et comment plusieurs centaines d'entre eux disparaissent chaque année des listes d'attente des dons d'organes en France.
D'après l'Institut européen de Bioéthique, et contrairement à ce que le gouvernement Chinois annonçait en 2015 [Voir :
Chine : fin des prélèvements d'organes sur les prisonniers], il semblerait que la Chine pratique toujours le prélèvement d'organe sur des prisonniers condamnés à mort. Plus encore, cette pratique touche également des prisonniers politiques, dont les organes sont prélevés sans condamnation à mort. Sont visés en particulier les membres de communautés religieuses ciblées par le Parti Communiste Chinois, comme l'explique dans
une récente interview pour le magazine en ligne Bitter Winter le Professeur Huige Li, expert sur la question. Le prélèvement d'organes sur des prisonniers politiques était dénoncé depuis 2007, dans
un rapport des juristes David Matas et David Kilgour, qui tiraient la sonnette d'alarme sur le sujet.
Commentaire: Continuez à suivre le fil :