Le sens de la vie selon Viktor Frankl repose sur le fait de trouver un objectif, d'en assumer la responsabilité pour nous-même et pour l'être humain en tant que tel. Ainsi, en sachant clairement « pourquoi », nous pourrons faire face à tous les « comment ». En nous sentant libres et certains de l'objectif qui nous motive, nous serons capables de générer des changements afin de créer une réalité beaucoup plus noble.
Pensées libératrices

Commentaire : Une multitude d'études scientifiques démontrent les effets dévastateurs de ce que l'on appelle le stress : destruction du cerveau, affaiblissement du système immunitaire, altération des gènes et des fonctions cognitives, avec toutes les maladies qui en découlent.

Pourtant, ici, le mal n'est pas une bactérie ou un virus que l'on peut observer au microscope, et c'est ce qui est tout fait étonnant : le stress est une réponse de l'organisme qui « dépend toujours de la perception qu'a l'individu des pressions qu'il ressent ». Autrement dit, l'interprétation et l'importance que nous choisissons de donner à des stimuli extérieurs déterminent leur bénignité ou leur nocivité. Pour peu que l'on reste dans le domaine circonscrit à la notion de « pression sociale ordinaire », bien entendu.

On ne parle pas ici de guerre ou de torture. C'est alors une très bonne nouvelle puisque l'on peut donc choisir, en toute conscience, volontairement, d'adopter une attitude réflexive plutôt que réactive, ce qui permet de relativiser la nature et l'intensité d'un problème qui se pose à nous. Adopter un mode de pensée qui court-circuitera toute réactivité ordinaire, celle, malavisée et irréfléchie, dont nous faisons preuve quand survient une difficulté, une épreuve, un impondérable. En outre, il existe des pratiques très efficaces qui permettent de « recevoir» différemment ce que nous considérons être des agressions extérieures : exercices de respiration, de relaxation, de méditation, pratique sportive, alimentation appropriée, sommeil de qualité.

On pourra aussi en déduire que si la pensée qui nous anime nous rend malade et peut nous faire mourir, à l'inverse, et sans aucun doute dans les mêmes proportions, il existe des pensées et des attitudes qui guérissent, qui soignent, qui améliorent.


Nous le savons, nous savons tous qu'il n'y a pas de question plus compliquée que le fait de définir ce qui est pour nous « le sens de la vie ». Une telle question englobe parfois des aspects philosophiques, capitaux et même moraux. Nous restons souvent dans les étiquettes classiques à savoir « Être heureux et rendre les autres heureux. », « nous sentir satisfaits », « faire le bien », etc.
« L'Homme peut conserver un vestige de la liberté spirituelle, d'indépendance mentale, même dans les circonstances les plus terribles de tension psychique et physique. »
En revanche, ceux qui en cherchant la réponse à cette question expérimentent un profond vide existentiel sont nombreux. Quel est pour moi le sens de la vie si la seule chose que je fais est de travailler, si toutes mes journées sont identiques et si en réalité je ne trouve un sens en rien de ce qui m'entoure ? Face à cette situation si commune, le célèbre neurologue, psychiatre et fondateur de la logothérapie, Viktor Frankl, avait pour habitude de donner une réponse assez judicieuse qui doit nous inviter à une réflexion adéquate.

L'être humain n'a pas l'obligation de définir le sens de la vie dans des termes universels. Chacun de nous le fera à sa manière, en partant de nous-même, de notre potentiel et de nos expériences, en nous découvrant dans notre quotidien. En fait, le sens de la vie ne diffère pas uniquement d'une personne à une autre, nous auront un but vital différent à chaque étape de notre existence.

L'important est que chaque objectif nous confère satisfaction et motivation pour nous lever le matin et lutter pour ce que nous désirons.

Le sens de la vie pour Viktor Frankl

Viktor Frankl publia en 1945 Découvrir un sens à sa vie, un livre qui inspira des millions de personnes à employer une attitude très ferme : l'attitude du oui à la vie. Frankl, comme nous le savons déjà, a vécu les horreurs de l'holocauste en étant un prisonnier de plus à Auschwitz et Dachau, une expérience qu'il surmonta et qui lui permit postérieurement d'établir les bases d'un type de thérapie très personnel, celle que nous connaissons comme logothérapie.

Après avoir survécu à ces années difficiles et à la perte de sa famille, il était très clair pour lui que son objectif personnel dans ce monde ne pouvait être autre que celui d'aider les autres à trouver leur propre sens à la vie et à choisir leur chemin. D'autre part, comme il l'expliqua dans ses travaux, il menait cet objectif en se basant sur trois points très concrets : travailler jour après jour avec motivation, vivre depuis la sphère de l'amour et avoir du courage à chacun moment pour faire face à l'adversité.

Nous verrons ensuite les dimensions que chacun de nous devrions travailler afin d'atteindre nos propres objectifs vitaux.

Vivre avec détermination

Nous l'avons tous vu au moins une fois. Il y a des personnes qui malgré les circonstances les plus complexes, parviennent à rester debout, positives et motivées même si la réalité est obscure. Comment le font-ils ? En quel matériau sont faites leurs cellules, leurs tendons, leur cœur et leurs artères ? En réalité, nous partageons tous les mêmes structures biologiques, mais ce qui nous différencie de ces personnes ce sont leurs décisions.

Ils sont déterminés à avoir quelque chose, à surmonter tous les obstacles et à lutter pour ce qu'ils souhaitent obtenir à tout moment, même si c'est quelque chose de petit. Cela nous aidera à nous rendre compte de nos objectifs vitaux à chaque étape de notre vie.
« On peut tout retirer à l'Homme sauf une chose : la dernière des libertés humaines - le choix de l'attitude personnelle qu'il prendra face à un ensemble de circonstances - afin de décider de son propre chemin. »
Même si vous souffrez, ne perdez pas de vue votre but : vous y trouverez des forces

Viktor Frankl expliquait dans son livre « Découvrir un sens à sa vie » qu'il n'y a rien de pire que de percevoir que notre souffrance ne sert à rien, que la douleur n'est rien de plus qu'un écho du désespoir.
  • Si nous sommes capables de trouver un but, la souffrance ne pourra plus être supportable, elle se convertira en un défi.
  • De cette manière, et avant de tomber dans la capitulation et voir en la douleur le non-sens, nous devons unir les forces pour voir en elles une finalité, un sens vital avec lequel alimenter la motivation, la résistance...
Changer son attitude pour trouver un sens plus élevé à sa vie

Parfois, la vie est injuste. Parfois, nous faisons beaucoup d'efforts au point d'en être exténués, nous investissons du temps, de l'énergie, des émotions et même une partie de notre propre cœur... En revanche, le destin nous envoie un revers ironique et tout notre effort, tous nos rêves se désintègrent. Dans ces cas, la descente est plus logique que compréhensible. Lorsque cela se produit, nous avons donc deux options.
  • La première est d'assumer le fait que nous ne pouvons pas changer le cours des choses, que nous sommes prisonniers des circonstances et qu'il n'y a rien à faire.
  • La seconde option (et recommandable) est d'accepter qu'effectivement, nous ne pouvons pas changer ce qu'il s'est passé, mais que nous pouvons en fait changer notre attitude face aux circonstances en question.
En fait, nous devons être capables d'appliquer une attitude plus forte, résiliente et positive afin de pouvoir donner un sens à la vie qui soit doté de plus d'espérance, qui soit plus élevé.

Le sens de la vie ne se demande pas, il se ressent

Toutes les réponses face à nos doutes vitaux ne se trouvent pas à l'extérieur. Les livres ne nous expliquerons pas le sens de notre vie, et ni notre famille, ni nos amis n'ont le droit de nous dicter nos propres buts. En réalité, tous nos besoins, toutes nos passions et tous nos objectifs existentiels se trouvent en notre intérieur, et le plus intéressant est qu'ils changeront avec le temps, au fur et à mesure de notre croissance et de notre gain en maturité en tant qu'êtres humains.

Ainsi, rien n'est plus important que le fait d'assumer notre propre liberté et responsabilité personnelle pour définir nos objectifs, ceux que nous accomplirons même dans les pires circonstances. Comme l'expliquait Viktor Frankl, chaque jour et à chaque instant nous avons l'opportunité de prendre une décision, une décision qui déterminera : si continuer d'être sujet aux mêmes circonstances, comme un jouet dans les mains du destin, ou si agir avec une dignité authentique en écoutant notre vrai « moi ».

Pensons en cette ultime phrase, travaillons sur notre liberté personnelle avec pertinence, avec détermination.