Iconographie : SOTT
La vague de réfugiés est en marche. La vraie cible de l'offensive anglo-américaine est l'Europe, trop prospère et égalitaire pour l'Empire des Râpe-tout.
© Frank Augstein/AP PhotoDes centaines de réfugiés à la gare de Budapest, début septembre 2015
I
Au début de l'automne, quand mûrissent les grenades, j'aime aller visiter les ruines du village palestinien - détruit - de Saffuriéh. Ce village, qui a vu naître la mère de la Vierge Marie, conserve son église Sainte-Anne, bâtie par les Croisés. Il y a deux mille ans, c'était une ville importante, nommée Sephoris : elle avait refusé de se plier aux Zélotes juifs, demeurant loyale à l'Empire romain. Elle offrit un refuge confortable à l'homme qui a réinventé le judaïsme après son effondrement, le rabbin Judah le Prince, ainsi qu'à de nombreux sages chrétiens et nobles romains. Le village qui lui avait succédé traversa les vicissitudes de l'histoire, jusqu'au raid de l'armée israélienne, en 1948, qui entraîna sa destruction. Ses habitants perdirent tous leurs biens et se retrouvèrent dans des camps de réfugiés ou à la périphérie de Nazareth, toute proche. Les vergers du village détruit ont survécu, blottis dans les vallées, produisant chaque année des grenades plantureuses, lourdes, les branches pliant sous leur poids, grenades qui finissent par éclater sur l'arbre, car il n'y a plus personne pour les cueillir. Les habitants de la colonie juive construite près des ruines de Saffuriéh se moquent comme de leur première chemise des grenadiers et des paysans qui les ont plantés. Dans ce royaume de désolation, au milieu des arbres croulant sous les fruits rubiconds, on peut trouver aussi une mosaïque romaine à la facture parfaite, à tel point qu'on l'appelle la Mona Lisa de Galilée. Ses myriades de petits carreaux vernissés, aux nuances infiniment variées, composent un visage altier, au nez droit, une coiffure sophistiquée et des lèvres charnues, le tout encadré par des feuilles d'acanthe.
© Pomlife.com
Cette mosaïque me rappelle, chaque fois que je la contemple, la beauté de notre monde, ce délicieux puzzle de petites villes, de prairies verdoyantes, de mégapoles complexes, de châteaux et de villas, de rivières et de fleuves, d'églises et de mosquées : chaque tesselle de cette mosaïque est belle, précieuse et parfaite. J'en ai vu des quantités et toutes me plaisent. Les îlots rocheux émergeant à peine de la transparence de la mer baltique, d'où des petits blondinets font des signes de la main aux bateaux quittant la jetée. La France Profonde de Conque, un minuscule hameau du Massif Central, sur le vieux chemin du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, avec son petit ruisseau qui babille en contournant la colline, ses toits de lauze, ses rues pavées il y a mille ans. Les églises russes, aux dômes tarabiscotés, s'élevant à la verticale des herbes hautes qui longent la rivière Oka, et au pied desquelles des jeunes filles, dans leurs châles fleuris, écoutent un choeur. Les belles voix des jeunes femmes de Suzhou, auxquelles répond l'écho de la cour de la pagode, parmi un lacis de canaux comme on n'en voit qu'en Chine du sud. Les maisons baroques des cigariers de Trinidad, et la prestance des Cubains qui dansent dans ses rues. Les corps oeuvres-d'art, recouverts de tatouages, des Masai, autour d'un feu, dans la savane du Serengeti.
Ce monde est magnifique, et les peuples qui l'habitent sont bons.
Commentaire: L'article décrit précisément symptômes et conséquences, sans évoquer les causes réelles, et sans doute encore bien mystérieuses, d'un tel état de fait. Psychopathie, paranoïa, perversion : quelles sont les origines réelles de tous ces maux ? Accident génétique ; prédisposition physique ; développement accidentel, avorté, déséquilibré ; influences extérieures, familiales, traumatisantes, inconnues ; types d'humain, d'esprit, (d'âme ?) ; la liste est longue.
Malgré tout, nous avons la capacité de faire face à ce problème. On peut imaginer la création d'un système qui permettrait la détection de ces tendances pathologiques, en développant les connaissances que nous avons de la genèse et de l'expression de ces maladies mentales. Que de souffrances évitées si nous décidions de faire passer une batterie de test à toute personne en charge d'un quelconque pouvoir, ou désireuse de l'être.