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Meilleur du Web: Un ancien colonel de l'armée de l'air décrypte la situation en Ukraine

 Régis Chamagne
Régis Chamagne
« On ne ment jamais autant avant et après les élections, pendant la guerre et après la chasse. »
Après avoir rappelé certains fondamentaux sur l'histoire ukrainienne, M. Chamagne replace le débat sur l'enjeu que représente l'Ukraine dans l'opposition entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Citant les analyses de Zbigniew Brzezinski énoncées dans son livre "Le grand échiquier", Régis Chamagne explique que la crise ukrainienne découle d'un plan de déstabilisation plus large ayant pour objectif le contrôle de l'Eurasie.

Bad Guys

Meilleur du Web: Fascisme du temps présent

Traduction : Nicolas Casaux

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© Inconnu
Récemment, le 70ème anniversaire de la libération d'Auschwitz a été un rappel du grand crime du fascisme, dont l'iconographie nazie est ancrée dans notre conscience. Le fascisme est préservé comme faisant partie de l'histoire, comme images tremblantes de ces chemises noires marchant au pas de l'oie, d'un caractère criminel terrible et évident. Pourtant dans ces mêmes sociétés libérales, dont les élites va-t-en-guerre nous somment de ne jamais oublier, le danger croissant d'une variété moderne de fascisme est passé sous silence; parce qu'il s'agit de leur fascisme.

"Initier une guerre d'agression...", dirent les juges du tribunal de Nuremberg en 1946, "est non seulement un crime international, mais c'est le crime international suprême, qui diffère des autres crimes de guerre en ce qu'il contient tous les autres crimes".

Si les nazis n'avaient pas envahi l'Europe, Auschwitz et l'holocauste n'auraient pas eu lieu. Si les USA et leurs satellites n'avaient pas initié leur guerre d'agression contre l'Irak en 2003, près d'un million de personnes seraient encore en vie aujourd'hui; et l'État islamique, ou EIIL, ne nous aurait pas soumis à sa sauvagerie. Ils sont la progéniture du fascisme moderne, nourris par les bombes, les bains de sang et les mensonges qui sont le théâtre surréaliste que l'on appelle informations.

Life Preserver

Meilleur du Web: Poutinophobie, poutinomania, "vainqueur-né" ou reptilien extraterrestre : Poutine, en révélateur thérapeutique

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© Inconnu
"Si tu n'est pas sage, disait la maman à son petit enfant, le Terrible-Poutine viendra te manger". Le bambin s'exécuta aussitôt, vous pensez bien. Le bloc BAO, sa presse-Système et ses manies diverses, y compris le déterminisme-narrativiste", semblent être emportés dans un tourbillon vertigineux à propos de la Russie, - et, bien entendu, à propos du principal personnage politique de cette Russie, le président Poutine. Faut-il parler de "poutinophobie" ou de "poutinomania", on ne sait, sinon qu'il est urgent d'ouvrir une chaire de "poutinologie" et de mettre les hordes de nos étudiants au chômage sur la question.

Voici donc deux exemples récents de cet intérêt démesuré et extraordinaire pour le président russe, venus de sources anglo-saxonnes et retranscrits par Sputnik.news en français. Les textes sont courts mais assez significatifs, et surtout représentatifs de conceptions et d'univers très différents. Leurs contenus diffèrent donc totalement, sauf sur un point : la dimension extraordinaire du personnage Poutine.

Bad Guys

Meilleur du Web: « American Sniper » ou l'éloge d'un criminel de guerre psychopathe

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1) Non seulement American Sniper ne remet pas en cause la légitimité de la guerre en Irak, mais en plus il tend à la présenter comme nécessaire et juste. Quelques personnages secondaires expriment des doutes mais ces moments sont tellement anecdotiques et isolés qu'il n'est pas exagéré de dire que le film ne propose aucun regard critique sur cette intervention militaire qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts et dont les conséquences vont encore faire d'innombrables victimes.

2) American Sniper est un hommage à Chris Kyle, le « sniper le plus redoutable de l'histoire militaire des États-Unis » (160 tirs létaux confirmés mais le nombre de ses victimes est probablement plus proche de 250). Ce « héros national » est en fait un tueur sociopathe qui, contrairement à son alter ego cinématographique, n'a jamais manifesté le moindre problème de conscience pour ce qu'il a fait en Irak. Pis, Chris Kyle a dit dans son autobiographie et dans des interventions publiques qu'il a pris beaucoup de plaisir à participer à cette guerre - « c'était amusant » - , regrettant même de ne pas avoir tué plus de « sauvages » (il considérait les « insurgés » comme des individus « méprisables » incarnant « le mal »). Dans cette vidéo, on voit Chris Kyle plaisanter sur les personnes qu'il a tuées avec le présentateur Conan O'Brien (qu'on a connu plus drôle). Et dans l'interview qu'il a accordée à Bill O'Reilly, il dit à propos des ennemis de l'armée américaine en Irak : « il est nécessaire de ne pas les considérer comme des êtres humains ». Autre parole mémorable : « Je ne tire pas sur les personnes qui portent un Coran. J'aimerais le faire, mais je ne le fais pas ». Ainsi, Clint Eastwood s'efforce de rendre humble et admirable ce fanatique dénué d'empathie qui devrait être considéré comme un criminel de guerre.

3) Reprenant l'argument utilisé un temps par l'administration Bush, le film suggère fortement qu'il y a un lien entre les attentats du 11 septembre et la guerre en Irak, comme si le premier événement justifiait le second. Aucune mention par contre de l'immonde mensonge sur les imaginaires armes de destruction massive détenues par le régime de Saddam Hussein. Il faut dire que Clint Eastwood a appelé à voter pour George W. Bush en 2004...

USA

Meilleur du Web: Obama rate son coup d'État au Venezuela

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Le président Obama avec son conseiller pour l’Amérique latine, Ricardo Zuñiga, et la conseillère nationale de sécurité, Susan Rice.
© Maison-Blanche
Une nouvelle fois, l'administration Obama a tenté de changer par la force un régime politique qui lui résiste. Le 12 février, un avion d'Academi (ex-Blackwater) maquillé en aéronef de l'armée vénézuélienne devait bombarder le palais présidentiel et tuer le président Nicolas Maduro. Les comploteurs avaient prévu de placer au pouvoir l'ex-députée María Corina Machado et de la faire immédiatement acclamer par d'anciens présidents latino-américains.


Le président Obama avait prévenu. Dans sa nouvelle doctrine de Défense (National Security Strategy), il écrivait : « Nous nous tenons aux côtés des citoyens dont le plein exercice de la démocratie est en danger, tel que les Vénézuéliens ». Or, le Venezuela étant, depuis l'adoption de la constitution de 1999, l'un des États les plus démocratiques au monde, cette phrase laissait présager du pire pour l'empêcher de poursuivre dans sa voie d'indépendance et de redistribution des richesses.

C'était le 6 février 2015. Washington terminait de mettre au point le renversement des institutions démocratiques du Venezuela. Le coup d'État avait été planifié pour le 12 février.

L'« Opération Jéricho » était supervisée par le Conseil national de sécurité (NSC), sous l'autorité de Ricardo Zuñiga. Ce « diplomate » est le petit fils du président homonyme du Parti national du Honduras qui organisa les putschs de 1963 et de 1972 en faveur du général López Arellano. Il dirigea la station de la CIA à La Havane (2009-11) où il recruta des agents et les finança pour former l'opposition à Fidel Castro tout en négociant la reprise des relations diplomatiques avec Cuba (finalement conclue en 2014).

USA

Meilleur du Web: La Paix ? L'Ukraine prépare une guerre totale contre la Russie et demande des armes létales à l'Ouest

Traduit par le Saker Francophone

«Nous ne voulons effrayer personne, mais nous nous préparons pour la guerre totale, avertit Vadym Prystaiko - le ministre des Affaires étrangères adjoint de l'Ukraine - sur CBC pendant une interview stupéfiante en disant que nous nous attendons à ce que le monde nous soutienne un peu».

Exigeant que l'Ouest «fournisse des armes létales, enrage Prystaiko, tout le monde a peur de se battre contre un état nucléaire. Nous n'avons plus peur désormais».

Venant juste une semaine après le Sommet de Minsk et l'accord de paix, puis l'Allemagne ayant averti qu'il était peu probable qu'elle puisse empêcher les transferts d'armes vers l'Ukraine, Prystaiko conclut: «Nous voudrions qu'ils (l'Occident) envoient des armes létales vers l'Ukraine... des armes pour nous permettre de nous défendre

Le ministre adjoint des Affaires étrangères d'Ukraine dit qu'il se prépare pour la guerre totale contre la Russie et veut que le Canada l'aide en fournissant des armes mortelles et dispense la formation pour les utiliser.

Quenelle

Flashback Meilleur du Web: Pujadas-Ahmadinejad : l'interview percutante cachée aux Français

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En 2007, Pujadas s'est rendu en Iran pour interviewer le président Ahmadinejad. L'interview n'a jamais été diffusée en France - on comprend pourquoi, tant les propos empreints de lucidité, percutants mais néanmoins pacifiques de l'ancien président iranien contredisent totalement la propagande anti-iranienne en vigueur en Occident. Des propos qui sont toujours d'actualité en 2015.


Dollar Gold

Meilleur du Web: Les fichiers HSBC révèlent une collusion criminelle entre banques et gouvernements

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Dimanche 8 février, les journaux The Guardian et Le Monde ont publié, en collaboration avec le Consortium indépendant des journalistes d'investigation (ICIJ), des articles basés sur les analyses qu'ils ont faites de fichiers fuités et qui montrent que la filiale suisse de HSBC, HSBC Private Bank, a fonctionné des années durant comme un organisme d'évasion fiscale et de blanchiment d'argent.

Selon ces articles, la banque dirigeait une filiale qui distribuait des 'briques' de centaines de milliers de dollars en liquide et en monnaies étrangères et fournissait à sa riche clientèle des conseils quant à la façon de s'y prendre en matière de fraude fiscale.

Régulateurs financiers internationaux et gouvernements dans le monde entier ont été pendant des années en possession de ces faits - entre autres la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis - et les ont systématiquement camouflés. Ni HSBC, ni ses directeurs, ni les clients qui ont eu recours à son service d'esquive fiscale, n'ont fait l'objet de poursuites pénales.

Personne ne devrait croire que HSBC est une aberration; il ne fait aucun doute que des pratiques similaires sont utilisées par toutes les principales institutions financières internationales. Les fichiers de la banque HSBC ont mis à jour une fosse à purin de corruption, de criminalité, de versement de pots de vin et de collusion qui imprègnent le système capitaliste et les gouvernements qui le défendent.

Snakes in Suits

Meilleur du Web: L'Europe, de Napoléon à Conchita Wurst en passant par Adolf Hitler

Préambule : Le Saker US, fait ici part des sentiments de dégoût qui envahissent aujourd'hui le peuple russe suite à la conduite arrogante et stupide des Occidentaux dans tous les domaines qu'ils abordent. Mon opinion personnelle est que ce sentiment de dégoût est largement partagé en Europe et surtout dans le reste du monde.

Le Saker Francophone

Traduit de l'anglais par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone
La bataille de Waterloo. 18 juin 1815, peinture de Clément-Auguste Andrieux
© Photo RMN-Grand Palais - G. BlotLa bataille de Waterloo le 18 juin 1815, Clément-Auguste Andrieux, 1852
L'UE s'est réunie à nouveau et, avec le vote de la Grèce, elle a décidé de nouvelles sanctions contre la Russie. Entre-temps, la junte soutenue par l'UE continue à tuer tous les jours un grand nombre de civils en Novorussie. Et tandis que, pour Charlie, nous voyons des millions de gens dans les rues, personne ne semble s'en soucier. Pire, l'Union européenne soutient les assassins nazis (et je ne mentionnerai même pas les États-Unis).

C'est tragique à plus d'un titre. Bien sûr, c'est tragique pour les gens en Novorussie, mais ça ne l'est pas moins pour les gens en Ukraine, qui vivent maintenant sous un régime nazi sans espoir de changement prévisible. C'est aussi tragique pour les Russes qui souffrent des conséquences économiques des sanctions. Et, bien sûr, c'est tragique pour les peuples d'Europe qui souffrent également de ces sanctions (autodestructrices). Mais quelque chose d'autre est en train de se produire, qui pourrait avoir des conséquences à long terme.

Pendant trois siècles, les élites russes ont été plus ou moins divisées en deux camps : les pro-occidentaux et les anti-occidentaux. Évidemment, à cette époque, Occident signifiait Europe de l'Ouest, pas les États-Unis ni l'Europe centrale.

Les amis européens de la Russie - Bref rappel

Le camp pro-européen avait été formé par les nouvelles élites créées par le tsar Pierre 1er dans le but d'imposer ses réformes au peuple russe. A la fin du XIXe et au début du XXe siècle, le camp pro-occidental contrôlait presque totalement la Russie. Ensuite, à l'époque soviétique, ces catégories se sont plus ou moins estompées lorsque l'idéologie est devenue centrale. Si on peut soutenir que les trotskystes étaient de facto pro-occidentaux, ils constituaient une si petite fraction du parti bolchévique, qui lui même était une infime partie de la population russe, que je ne crois pas qu'on puisse parler de factions pro-occidentales au sein du parti bolchévique ou du parti communiste. Même Khrouchtchev, certainement le pire dirigeant que l'URSS a jamais eu, n'était pas réellement pro-occidental. Je pense que le premier dirigeant soviétique pro-occidental était le dernier, Gorbatchev. Mais après 1991, la grande majorité des Russes, fatigués des tensions idéologiques, fatigués d'une guerre froide dont ils ne voulaient pas, fatigués d'être vus comme des ennemis de l'Europe, ont sincèrement désiré faire partie de l'Occident et, enfin, tirer un trait sur le passé.

Commentaire: Ne manquez pas L'excellente série documentaire d'Oliver Stone « une autre Histoire de l'Amérique » disponible en français


Les autres épisodes sont disponibles ici.


Dollars

Meilleur du Web: Histoire : Après la guerre Berlin a été le roi de la dette et n'a jamais remboursé

Au cours du siècle dernier, l'Allemagne s'est trouvée trois fois en faillite. Si elle a pu se relever, c'est entre autres au détriment de la Grèce, expliquait l'historien de l'économie Albrecht Ritschl en 2011 dans un entretien avec l'hebdomadaire de Hambourg.
Berlin
L'Allemagne joue les donneuses de leçons sur la question de savoir s'il convient d'accorder de nouvelles aides à la Grèce. Le gouvernement se montre inflexible sur le mode : "Vous n'aurez de l'argent que si vous faites ce que nous vous demandons." Cette attitude est-elle justifiée ?

Albrecht Ritschl Non, absolument pas. Dans toute l'histoire récente, c'est l'Allemagne qui a connu les pires faillites d'Etat, au XXe siècle. Sa stabilité financière et son statut de bon élève de l'Europe, la République fédérale les doit uniquement aux Etats-Unis, qui, aussi bien après la Première Guerre mondiale qu'après la Seconde, ont renoncé à des sommes considérables. Malheureusement, on a un peu trop tendance à l'oublier.

Que s'est-il passé exactement ?

Entre 1924 et 1929, la république de Weimar a vécu à crédit et a même emprunté auprès des Etats-Unis l'argent dont elle avait besoin pour payer les réparations de la Première Guerre mondiale. Cette pyramide s'est effondrée pendant la crise de 1931. Il n'y avait plus d'argent. Les dégâts ont été considérables aux Etats-Unis et l'effet a été dévastateur sur l'économie mondiale.

Il s'est produit la même chose après la Seconde Guerre mondiale.

Sauf que les Etats-Unis ont veillé à ce que l'on n'exige plus de l'Allemagne des réparations aussi exorbitantes. A quelques exceptions près, toutes les demandes ont été renvoyées à une future réunification des deux Allemagnes. C'est véritablement ce qui a sauvé l'Allemagne, cela a été le fondement du miracle économique qui a commencé dans les années 1950. Mais les victimes de l'occupation allemande ont dû renoncer aux réparations, y compris les Grecs.

Quelle a été l'ampleur des défauts de paiement de l'Etat allemand ?

Si l'on prend la puissance économique des Etats-Unis comme point de référence, le défaut allemand des années 1930 a eu autant d'impact que la crise financière de 2008. En comparaison, le problème de la Grèce est minime. Seul le risque de contagion à d'autres pays de la zone euro pose problème.

La République fédérale passe pour être un modèle de stabilité. Combien de fois l'Allemagne a-t-elle fait faillite, au total ?

Cela dépend du mode de calcul. Rien qu'au cours du siècle dernier, au moins trois fois. Après les premiers défauts de paiement, dans les années 1930, les Etats-Unis ont consenti une remise de dette considérable à la République fédérale, en 1953. A partir de là, l'Allemagne s'est portée comme un charme pendant que le reste de l'Europe se saignait aux quatre veines pour panser les plaies laissées par la guerre et l'occupation allemande. Même en 1990, le pays s'est retrouvé en situation de non-paiement.

Pardon ? Un défaut ?