Le récent scandale bancaire, qui avait avant ce jour surtout éclaboussé la banque Barclays au Royaume-Uni, s'étend maintenant au coeur du système financier mondial. Il y est révélé comment une poignée de banques géantes manipule le marché dit « libre » pour accroître leurs bénéfices et les fortunes de leurs gestionnaires et de leurs gros investisseurs. En fait, on est devant un pillage économique dont le résultat est le chômage de masse, la pauvreté et une inégalité sociale grandissante.
De nombreuses grandes banques ont suivi la Barclays qui, la semaine passée, a été la première à admettre qu'elle avait manipulé le plus important indice des taux d'intérêt internationaux, le Libor (pour
London Interbank Offered Rate), le taux interbancaire de référence sur le marché londonien. Le Libor, qui est fixé quotidiennement, est censé indiquer le taux d'intérêt moyen auquel les grandes banques se prêtent mutuellement de l'argent à court terme. Le Libor sert de référence pour les taux d'intérêt des prêts personnels et des prêts pour investissement, ce qui affecte des centaines de millions de personnes partout dans le monde.
Le taux du Libor influence les taux d'environ 360.000 milliards de dollars en prêts et en swaps sur défaillance (« credit default swaps, CDS »). Il a un impact sur les contrats à terme négociés à la Bourse de commerce de Chicago (Chicago Mercantile Exchange, CME) dont le volume quotidien des transactions est supérieur à 564.000 milliards de dollars.