Le bilan de la tuerie de Houla, selon un bilan confirmé par les casques bleus dépêchés sur place, s'établit à 92 morts dont 32 enfants. Selon la même source, ces personnes auraient été victimes d'obus de chars de l'armée syrienne.
Le sang froid du général MoodBien évidement, ce drame est l'occasion d'une vague de condamnations - et de menaces - à la hauteur de l'émotion - sincère ou politiquement intéressée - ressentie, et est exploité à fond par les ennemis de la Syrie pour obtenir enfin ce qu'ils cherchent depuis des mois, une condamnation en bonne et due forme de Damas par le Conseil de sécurité et, qui sait, le feu vert à une intervention militaire, au moins aérienne, contre l'armée syrienne.
Les morts de Houla sont pour beaucoup, de Doha à Washington en passant par les capitales européennes, une occasion inespérée de prendre leur revanche diplomatique des échecs répétés rencontrés depuis au moins l'été dernier.
On ne va pas se faire ici la recension exhaustive des déclarations émanant du bloc occidental et arabo-occidental. Citons quand même le nouveau chef de la diplomatie française Laurent Fabius qui a annoncé qu'il prenait «
immédiatement » des contacts pour réunir à Paris le «
groupe des pays amis du peuple syrien« .
Bref, le drame de Houla permet à Fabius de reprendre en toute bonne conscience le « flambeau » interventionniste des mains de Juppé. En tous cas sa position reflète l'esprit diplomatique euro-américain, exprimée notamment par l'homologue britannique de Laurent Fabius, William Hague, qui a demandé «
une réponse internationale forte ».