
Un porte-missile nucléaire russe lors de la parade de la Victoire à Moscou, le 9 mai 2008.AFP/YURI KADOBNOV
Un petit air de guerre froide. Le président russe Dmitri Medvedev a menacé, mercredi 23 novembre, de déployer des missiles nucléaires de courte portée de type Iskander dans l'enclave de Kaliningrad, aux portes de l'Union européenne, si les Etats-Unis poursuivaient sans concession le déploiement de leur bouclier antimissile en Europe.
Dans une allocution télévisée de sa résidence de Gorki, près de Moscou, M. Medvedev a déclaré que les Etats-Unis et l'OTAN, dans leur projet de système antimissile officiellement tourné vers des pays tels que l'Iran, "n'[avaient] pas l'intention jusqu'à présent de prendre en compte" l'inquiétude russe.
En conséquence, la Fédération de Russie développera, si nécessaire, "dans l'ouest et dans le sud du pays, des systèmes offensifs modernes qui garantiront la destruction des installations européennes de la défense antimissile des Etats-Unis", a déclaré le président russe. "Une de ces mesures sera le déploiement d'une batterie de missiles Iskander dans la région de Kaliningrad."
Un ultimatum auquel les Etats-Unis ont opposé une fin de non-recevoir. "Les systèmes antimissiles dont le déploiement est prévu en Europe ne menacent pas, et ne peuvent pas menacer la dissuasion stratégique de la Russie", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Tommy Vietor, ajoutant : "Nous ne modifierons ou ne limiterons d'aucune façon nos projets de déploiement."