© AFP/PASCAL GUYOTChris Froome se présente au contrôle antidopage, le 16 juillet à Gap
"On tape. On n'a jamais tapé comme ça. Dès qu'un profil sanguin fait apparaître une variation suspecte, on cogne. Jusqu'à 21 h 30 le soir et on remet ça à 6 heures le matin." Sur la route du Tour de France, les contrôleurs antidopage n'y vont pas de mainmorte.
"On n'a jamais bossé comme ça, confie au
Monde un observateur avisé qui n'en est pas à sa première Grande Boucle.
En deux jours, la moitié du peloton y est passée."Cette stratégie de harcèlement n'a pas - encore - débouché sur un contrôle positif mais irrite certains coureurs :
"Il y en a qui râlent et ça se voit sur leurs performances." Pas sur celles du maillot jaune. Vainqueur du second contre-la-montre individuel, Chris Froome a porté, mercredi 17 juillet, son avance sur son dauphin Alberto Contador (Saxo-Tinkoff) à 4'34''. Le leader de Sky fait partie des coureurs les plus contrôlés depuis le départ de l'épreuve.
"Il a un coup d'avance", commente la même source,
"son passeport biologique est parfaitement lisse".
Ledit passeport biologique a été mis en place par l'UCI afin de détecter les variations des profils hématologiques ou endocrinologiques pouvant indiquer la prise de produits dopants. Sur le Tour, l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) s'en sert pour cibler les contrôles urinaires et sanguins. Le problème, c'est qu'il est aujourd'hui détourné de son usage par certains coureurs et leurs préparateurs qui s'en servent comme d'une boussole pour gérer les variations induites par les protocoles de dopage.
"Certains médecins d'équipe réveillent les coureurs à 5 heures avant le passage des contrôleurs afin d'ajuster les valeurs", confirme le spécialiste qui note que pour présenter des profils sans variations suspectes dans le temps, la solution est simple :
"Des micro-doses de tout, tout le temps." Et c'est valable pour l'EPO comme pour les transfusions sanguines.