Joseph Scaliger
Une histoire de calendriersCe sont les travaux d'un moine arménien, Denys le Petit (en latin, Dionysius Exiguus), lequel tenta, vers la fin du V' siècle, de fixer la date de naissance de Jésus-Christ, qui est à la base de notre chronologie actuelle "anno domini Il ! Ainsi si l'on en croit le calendrier, nous sommes actuellement en 2004. Cela dit, on a un peu tendance à l'oublier: d'autres calendriers sont en vigueur, à usage plutôt religieux, comme celui daté de l'hégire (en 622 de l'ère chrétienne) pour les musulmans, ou le calendrier juif; ou bien encore l'ère bouddhiste, largement employée dans les documents d'état civil en Thaïlande, comme j'ai pu le constater. Ces calendriers, et quelques autres, sont donc bien vivants. Quand nous avons fêté le passage à l'an 2000, toute l'humanité ne se sentait pas concernée, loin de là !
Nous pourrions également évoquer le calendrier républicain qui fut institué en France par la Convention nationale le 24 octobre 1793, et demeura en usage jusqu'au 1er janvier 1806. Parallèlement à l'ère chrétienne en cours, et sur la même base d'une année tropique de 365,2422 jours, il existe une chronologie scientifique qui a pour année de référence 1950 : c'est la chronologie avant le présent, appelée en anglais YBP [Years Before Present]. On parle ainsi de datations BP (Before Present). C'est très utile pour dater les objets archéologiques, les événements protohistoriques, etc. Dans cette chronologie absolue, on procède en reculant depuis l'année de référence 1950, et non plus en avançant depuis un hypothétique an 1 instauré par le moine Denys le Petit...
La Chronologie historique est-elle fiable?L'ère linéaire (chrétienne, dans notre exemple) comprend des années calendaires dont la durée est fixée par des critères astronomiques. Nous savons qu'une année tropique dure 365,2422 jours.