La Science de l'EspritS


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La fonction « pause » du cerveau

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Lorsqu'un événement extérieur se produit, une zone du cerveau se déconnecte pour ne pas perturber le réseau qui assure les fonctions cognitives, comme le raisonnement ou le langage. © Will Foster / Flickr / CC
Quand un événement extérieur sollicite notre attention, on pourrait s'attendre à une mobilisation générale de tous les neurones de notre cerveau. Pas du tout ! Au contraire même, un grand nombre d'entre eux se mettent carrément en veille.

C'est la découverte très surprenante effectuée par une équipe de chercheurs de l'Inserm dirigée par Jean-Philippe Lachaux et Karim Jerbi (Centre de recherche en neurosciences de Lyon). Surprenante, en effet, car cette zone du cerveau qui disjoncte ainsi brutalement était réputée, jusqu'ici, fonctionner sans trêve ni relâche. Dans leur jargon, les neurobiologistes la désignent sous le nom de "réseau par défaut". Selon les chercheurs, il faut en conclure que cette mise en veille est nécessaire pour ne pas perturber le fonctionnement de l'autre cerveau, appelé "réseau exécutif". Lequel assure les fonctions cognitives, comme le raisonnement, le langage, la communication...

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Reconnaître les psychopathes par leur façon de parler

Les psychopathes, aussi appelés personnalités antisociales, peuvent être reconnus à leur façon de parler, selon une étude publiée dans la revue Legal and Criminological Psychology. Les psychopathes sont profondément égoïstes et éprouvent peu d'émotions.

Jeff Hancock de l'Université Cornell (New York) et Michael Woodworth de l'Université de British Columbia (Canada) ont réalisé une analyse informatique des récits de leurs crimes qu'ont fait 14 meurtriers psychopathes incarcérés dans des prisons canadiennes et 38 meurtriers non diagnostiqués comme psychopathes.

Magic Wand

L'optimisme peut conduire le cerveau à nier les risques

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Selon une étude publiée hier, une personne qui voit la vie en rose sera difficile à faire changer d'avis. A l'inverse, une personne plus pessimiste sera plus facile à convaincre que les choses peuvent être moins terribles qu'elle ne l'imaginait.

C'est une étude originale qui été publiée hier dans la revue Nature neuroscience. Celle-ci révèle que si voir la vie en rose permet d'éviter les angoisses et le stress, cela peut aussi empêcher d'admettre les risques et d'agir en conséquence. Un phénomène qui serait dû, d'après les observations décrites, à un dysfonctionnement des lobes frontaux du cerveau, associés au contrôle émotionnel. Pour arriver à ces conclusions, des chercheurs de l'University college de Londres ont soumis 19 volontaires à une expérience utilisant l'IRM fonctionnelle, capable de mesurer l'activité du cerveau.

Ils ont demandé aux candidats d'estimer la probabilité que toute une série d'événements, désagréables voire catastrophiques, puissent leur arriver à l'avenir : vol de voiture, licenciement, maladie de Parkinson ou encore cancer. Après une courte pause, et alors qu'ils étaient toujours dans l'appareil, les chercheurs ont alors donné les vraies probabilités aux participants et leur ont demandé de réviser leur estimation. Par la suite, les sujets ont également dû remplir un questionnaire destiné à évaluer leur optimisme.

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Politique : Votre cerveau est-il de gauche ?

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A l'heure de la primaire socialiste des 9 et 16 octobre, revenons sur une étude publiée en avril dernier dans Current Biology.

Depuis des années, les psychologues et sociologues s'interrogent sur l'origine de nos orientations politiques : facteurs psychologiques ? Environnementaux ? Génétiques ? Afin de rechercher une éventuelle corrélation avec l'anatomie cérébrale, Ryota Kanai et son équipe ont fait passer des IRM à 90 volontaires. Résultat, la morphologie de notre cerveau reflèterait bien nos opinions. Mais est-ce le ressenti politique qui façonne notre cerveau, ou bien est-on plutôt conservateur ou progressiste en fonction de la taille de telle ou telle aire cérébrale ? "Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique", disait le philosophe et sociologue français Raymond Aron... "qui était de droite", avait rajouté, facétieusement, l'humoriste Pierre Desproges. En effet, même si l'on s'affiche centriste, nos opinions politiques sont souvent assez marquées, ce qui se retrouve au niveau cérébral.

Evaluation des opinions politiques sur une échelle de 1 à 5
 : Les chercheurs de l'Institut londoniens de neurosciences cognitives ont donc tout d'abord interrogé sur leurs orientations politiques 90 étudiants londoniens en bonne santé (23 ans en moyenne, 61 % de femmes). Concrètement, ils leur ont présenté une échelle à 5 points, déjà utilisée dans des études précédentes, sur laquelle ils devaient cocher la valeur qui leur correspondait le plus :
 1 : Très libéral, au sens anglo-saxon du terme (le terme libéral, pour les Anglais, se rapproche du progressisme, conciliant liberté économique et libéralisme culturel, sociétal. Il n'y a pas vraiment d'équivalent en France, du moins sous la forme d'un parti politique, même si certains socialistes se disent inspirés par la social-démocratie à l'anglaise, ainsi que certains militants du parti de droite Démocratie Libérale)
 2 - Libéral 3 - Centriste ("middle-of-the-road")
 4 - Conservateur : (le conservatisme anglo-saxon repose sur le traditionalisme, la religion, la lutte contre l'avortement et certains aspects de la modernité. En France, cela correspondrait à une partie de la droite dite "conservatrice", mais aussi de la gauche, voire de l'extrême-gauche) 5 - Très conservateur : Cette échelle, en apparence très simple, prédit de manière précise les votes des individus, comme cela a pu être vérifié au cours de précédentes recherches et suivis.

Bad Guys

Les traders seraient plus fous que les psychopathes

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Des chercheurs suisses ont soumis un groupe de 28 traders à des tests d'intelligence et des simulations informatiques afin de comparer leur comportement avec celui de psychopathes. Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro
Une étude suisse tente de comprendre comment des traders peuvent parier des milliards sur les marchés financiers dans le cadre d'opérations frauduleuses.

Alors que la banque hélvétique UBS est empêtrée dans une affaire de fraude, une étude menée en Suisse révèle que certains traders auraient un comportement plus dangereux et manipulateur que des psychopathes. Dans le cadre d'une thèse préparée à l'école de management de l'Université de Saint-Gall, et dont Lefigaro.fr a eu la copie, Pascal Scherrer, un expert légiste, et Thomas Noll, l'un des administrateurs de la prison de Pöschwies au nord de Zurich, ont planché sur le profil de ces jeunes traders capables de miser des milliards d'euros sur les marchés financiers dans le cadre d'opérations frauduleuses.

Pour ce faire, ils ont soumis un groupe de 28 investisseurs professionnels issus de plateformes de trading sur produits dérivés, le forex et de capital investissement - à des tests d'intelligence et des simulations informatiques afin d'évaluer leur aptitude à coopérer et leur degré d'individualisme. Ont été également passés au crible leur capacité à se rebeller, leur désir de pouvoir, leur immunité au stress et à la peur. Les résultats ont été comparés à ceux d'une étude conduite auprès de 24 psychopathes hospitalisés dans des établissements hautement sécurisés en Allemagne.

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Être positif, pas toujours efficace

Pour les personnes qui ont tendance à déprimer, tenter de se remonter le moral par diverses techniques pour positiver peut avoir l'effet inverse, selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université York, à Toronto.

Cette recherche a examiné les effets de ces exercices sur 250 participants. Les scientifiques ont constaté que les personnes déprimées disaient se sentir encore plus tristes après avoir écouté des chansons censées leur remonter le moral.

«Nous étions très surpris de ce résultat, explique l'auteure principale de l'étude, Myriam Mongrain. Jusqu'à présent, la vaste majorité des études démontrait que les exercices de psychologie positive apportaient des améliorations ou au pire, n'apportaient aucun changement. Or, cette recherche semble plutôt indiquer que l'effet peut être néfaste pour les personnes qui ont tendance à se sentir déprimées.»

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L'attitude envers le passé influence la qualité de vie et la santé

L'attitude envers les événements passés, les expériences présentes et le futur influencent la santé et la qualité de vie, selon une étude espagnole publiée dans la revue Universitas Psychologica.

Lorsque les gens sont négatifs par rapport aux événements passés de leur vie, ils ont aussi tendance à avoir une attitude pessimiste ou fataliste face aux événements actuels, ce qui a un impact sur les relations et la qualité de vie, explique Cristián Oyanadel de l'Université de Granada. Oyanadel et ses collègues ont mené cette étude avec 50 hommes et femmes âgés entre 20 et 70 ans.

L'attitude envers le passé, le présent et le futur était évaluée au moyen de l' Échelle de perspective temporelle de Zimbardo.

Trois profils d'orientation temporelle ont été identifiés chez les participants: un profil principalement négatif envers le passé, un profil principalement orienté vers le futur et un profil équilibré.

L'attitude négative envers le passé était le profil qui semblait avoir la plus grande influence sur la santé physique et mentale.

Evil Rays

Les champs magnétiques peuvent perturber le « sens moral » de notre cerveau

Publiée dans Behavioural Brain Research, une étude expérimentale estonienne montre l'effet des champs magnétiques sur notre cerveau lorsqu'il s'agit de distinguer le 'bien' du 'mal', de dire la vérité ou de mentir.

Des chercheurs estoniens, Inga Karton et Talis Bachmann, ont conduit une expérience étonnante. Après avoir distribué des disques de couleur à 16 volontaires, ils ont stimulé, à l'aide d'aimants, leur cortex préfrontal dorsolatéral, une zone du cerveau située juste derrière le front - des stimuli donné du côté gauche de la tête pour la moitié des sujets, du côté droit pour les autres.

Les scientifiques ont alors demandé à chacun d'eux de dire de quelle couleur était leur disque. Il s'est avéré que les personnes stimulées à gauche avaient beaucoup plus tendance à mentir que celles stimulées à droite. Alors que le même traitement opéré sur le lobe pariétal, en revanche, n'avait eu, visiblement, aucun effet sur leur prise de décision.

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Hausse de la démence en Europe

Plus d'un tiers (38,2%) des habitants de l'Union européenne souffrent d'une maladie mentale ou neurologique, allant de l'insomnie à la démence, selon une étude publiée lundi par le Collège européen de neuropsychopharmacologie (ECNP). Cette étude, publiée dans "European Neuropsychopharmacology", porte sur 30 pays, ceux de l'UE plus la Suisse, l'Islande et la Norvège, représentant 514 millions d'habitants. Elle prend en compte toute la gamme des maladies mentales ou neurologiques dans toutes les tranches d'âges.

Il en ressort que 38,2% de la population souffrent de troubles concernant le cerveau. Les maladies les plus fréquentes sont les troubles anxieux (14%), l'insomnie (7%), la dépression majeure (6,9%), les troubles somatoformes (où coïncident des symptômes physiques et psychologiques) (6,3%), la dépendance de l'alcool ou des drogues (4%), le déficit d'attention avec hyperactivité (5% chez les jeunes), la démence (30% chez les plus de 85 ans). En outre, "des millions de patients souffrent de maladies neurologiques telles qu'ictus apoplectique, traumatismes cérébraux, maladie de Parkinson et sclérose en plaques".

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Une recherche clinique révèle que le cerveau des jeunes est moins sage que celui de leurs aînés

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MONTRÉAL, le 25 août 2011 - Le cerveau des personnes âgées n'est pas plus lent, mais plus avisé que celui des jeunes, ce qui lui permet d'atteindre un niveau de performance équivalent selon une étude menée à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal par le Dr Oury Monchi et son étudiant, Dr Ruben Martins, affiliés à l'Université de Montréal.
« Le cerveau âgé a acquis de l'expérience et sait qu'il ne sert à rien de se mettre en action trop tôt. On savait déjà que le vieillissement n'est pas nécessairement associé à une perte significative des fonctions cognitives. Le cerveau des plus âgés peut, pour certaines tâches, réaliser les mêmes performances à peu près aussi bien que celui des plus jeunes, » a déclaré Dr Monchi. « Maintenant, nous avons des indications neurobiologiques qui expliquent qu'en vieillissant vient également la raison, et que le cerveau apprend à mieux répartir ses ressources. Bref, notre étude montre que Lafontaine avec son lièvre et sa tortue avait drôlement raison et que l'adage voulant qu'il ne sert de courir, mais qu'il vaut mieux partir à point, caractérise fort bien le vieillissement. »